Montréal, pour diffusion immédiate
Attac Québec dénonce l’aveuglement et l’irresponsabilité qui continuent de caractériser les positions du G20 réuni à Pittsburgh pour redresser le système financier international.
« On y a observé une fois de plus la contradiction flagrante entre les discours de certains chefs d’États appelant à réglementer le système financier et leur tendance naturelle à ne pas intervenir, dans l’intérêt des riches gens d’affaires et des marchés », affirme Claude Vaillancourt, secrétaire d’Attac Québec, qui était présent au contre-sommet du G20 à Pittsburgh.
Dans une ville envahie par des forces policières en surnombre, les chefs d’États des pays les plus riches se sont réunis derrière des portes closes. Une telle omniprésence policière donne une fois de plus à penser que les dirigeants du G20 agissent bel et bien contre leurs populations, sans véritable débat démocratique. Les 10 000 manifestants qui ont marché vendredi – un nombre imposant dans l’histoire de celle ville – leur ont rappelé qu’aussi puissants soient-ils, ces États n’ont pas la légitimité de régler le sort de l’économie mondiale en évacuant tous les pays pauvres dont un continent tout entier – l’Afrique – représentée par la seule Afrique du Sud.
Les représentants des pays du G20 se sont flattés d’avoir fait tout ce qui était nécessaire pour assurer la reprise et d’avoir réussi. Mais selon l’économiste Joseph Stiglitz, invité au contre-sommet du G20, la reprise s’annonce si faible pour les prochaines années que le chômage et la pauvreté risquent de s’accroître, alors que les riches banquiers qui ont causé la crise seront renfloués.
Rien dans le communiqué final du G20 ne permet de voir qu’une solide réglementation sera mise en place pour contrôler les abus des banquiers et des fabricants de produits financiers. Pas de limite ferme aux bonus, pas de fortes restrictions pour les fonds et les produits financiers à risque.
La question des paradis fiscaux n’est pas abordée, même si l’évasion et l’évitement fiscaux restent un problème majeur. Aucun investissement ou aucune mesure significative n’ont été planifiés dans l’intérêt des travailleurs et des plus démunis et malgré des déclarations en faveur d’une taxe sur les transactions financières de la part d’Angela Merkell, Gordon Brown et Nicolas Sarkozy, celle-ci n’a toujours pas été proposée de manière sérieuse. Tout ceci montre une fois de plus que le G20 ne semble pas intéressé à agir sur les causes de la crise et à mettre en place des mesures qui permettraient de redistribuer la richesse et de retirer aux marchés le pouvoir démesuré qu’ils exercent au péril de la société.
Par contre, le G20 propose de conclure le cycle de Doha à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2010. Il faudra donc entrevoir plus de libéralisation, plus de déréglementation, même si ces politiques ont contribué à la crise que nous vivons.
C’est donc confirmé, les leçons de la crise n’ont pas été retenues. Encore une fois, les banquiers et la puissante classe des affaires auront remporté la mise. Face à cela, Attac Québec, dans la foulée des propositions qu’elle a faite en mars dernier concernant la crise, invite les QuébécoisEs à participer en grand nombre au Forum social québécois (8-12 octobre 2009), où la crise sera un thème incontournable, et à se mobiliser pour que les mesures qui s’imposent finissent par se mettre en place.
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Source : Claude Vaillancourt, Attac Québec
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Compléments :
Vidéo de la manifestation à Pittsburgh
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