Mar del Plata, Argentine, novembre 2005
Les groupes du réseau Attac des Amériques venus d’Argentine, de Porto Alegre (Brésil), du Chili et du Québec, avec la participation de Attac Allemagne et de Attac Autriche, réunis à l’occasion du IIIe Sommet des peuples à Mar del Plata, ont progressé dans leurs débats et échanges sur les expériences d’opposition au projet d’expansion du libre-échange mis de l’avant par les entreprises transnationales des États-Unis.
Dans le cadre d’un atelier réunissant plus de 120 personnes, nous avons discuté des répercussions dévastatrices des traités de libre échange conclus entre les États-Unis et des pays comme le Chili et le Canada. Les expériences de ces deux pays nous montrent que ce type de traités ne sert qu’à assurer la privatisation des services publics et à accélérer la disparition des barrières commerciales qui protègent les secteurs économiques moins développés de nos pays.
L’ALÉNA et les traités bilatéraux ont en outre pour objectifs l’appropriation des ressources naturelles de nos territoires, comme l’eau et le pétrole, projet qui s’appuie sur la militarisation du continent et le développement d’appareils répressifs qui visent à contenir les forces populaires.
D’autre part, les expériences des organisations européennes montrent clairement que le processus d’intégration favorise uniquement les grandes entreprises transnationales de ce continent, que l’implantation de l’euro a servi à réduire le niveau de vie des populations européennes et attaque les protections sociales mises en place après des décennies de luttes des mouvements ouvriers. Dans cette perspective, l’opposition à l’adoption de la Constitution européenne marque une avancée importante pour ces mouvements.
À leur tour, les cas brésilien et argentin montrent bien la nécessité de s’opposer à la ZLÉA et aux traités de libre-échange par une large mobilisation des populations. Les consultations populaires menées dans ces deux pays sont des exemples des processus de lutte et de coordination des organisations locales pour lesquelles Attac a joué un rôle fondamental.
Les groupes entendent donc intensifier la lutte contre le capital financier spéculatif, le libre-échange et les traités de libre-échange sous toutes leurs formes. Il appert que la ZLÉA est désormais bloquée. Cependant, la protection que la ZLÉA aurait octroyé au capital dans nos pays – à l’insu du peuple et de manière secrète – prend maintenant la forme d’une ZLÉA d’un type nouveau comme les traités bilatéraux que signent les pays latino-américains tant avec les États-Unis qu’avec l’Union européenne.
Avec les protections aux investisseurs de l’OMC, de son Accord général sur le commerce des services (AGCS) et les mécanismes de règlement des différends, le capital tente de se doter des moyens d’affaiblir les droits citoyens et de faire échec aux politiques publiques pour le développement.
Aussi, dans ce contexte, la participation du réseau Attac des Amériques dans le travail d’éducation populaire et de sensibilisation sur ces questions est-il maintenant fondamental. Enfin, dans le but de poursuivre le travail de coordination de nos actions continentales, nous avons convenu de nous réunir de nouveau à l’occasion du forum social mondial de Caracas en janvier 2006.
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