La crise de la COVID-19 doit nous conduire à un Québec et à un monde plus écologiques et solidaires
« Que les choses continuent comme avant, voilà la catastrophe » – Walter Benjamin
Face à la crise sanitaire, sociale et économique qu’entraîne la pandémie de COVID-19, il n’y a pas de sortie de crise déterminée. On peut choisir des solutions nouvelles ou bien rechercher un retour à la normale accompagné de dénonciations des coupables. Malgré toutes ses terribles conséquences, cette pandémie n’est qu’un exemple de la gravité de ce qui nous attend au niveau environnemental. La pause forcée qui en découle doit nous permettre de choisir des solutions nouvelles afin d’éviter une crise environnementale et sociale aux effets néfastes à long terme. Nous sommes de ceux et de celles qui pensons que s’impose une transformation radicale de notre manière de vivre, de produire, d’échanger, de commercer, de voyager, de se nourrir, de partager, de prendre soin les uns des autres, bref de vivre ensemble, dans le respect de la nature et du vivant. La crise écologique et climatique nous le disait déjà; la crise sanitaire en fait l’éprouvante démonstration! On doit pleurer celles et ceux qui décèdent de la COVID-19, et aussi tous ceux et celles qui, directement ou indirectement, souffrent et meurent en raison des coupes faites dans nos services sociaux, en raison de politiques environnementales déficientes ou encore de politiques coloniales qui persistent à l’égard des peuples autochtones. De plus, c’est sans oublier ceux et celles qui, dans les pays du Sud, produisent nos vêtements, nos téléphones, nos ordinateurs et plusieurs objets qui contribuent à notre bien-être, et qui le font dans des conditions inacceptables, en subissant cette crise dans des conditions pires que les nôtres. La COVID-19 ne doit pas nous faire oublier que l’exclusion, l’exploitation et la pauvreté tuent aussi. Au Québec, des années d’austérité et de politiques inspirées par le néolibéralisme et les logiques de libre-échange nous ont conduits au désastre qu’on observe en ce moment, notamment dans notre système de santé. Les personnes âgées, les femmes, les travailleuses et travailleurs précarisés, les personnes immigrantes, en font principalement les frais. Aussi, il est hors de question de retourner à ces pratiques. Les marchés financiers ne doivent pas dominer notre avenir et profiter de l’endettement des États en temps de crise. Face à ces constats et dans le contexte de la grave crise économique causée par la pandémie, nous devons collectivement faire des choix. Il nous faut prioriser une transition écologique juste et la justice fiscale nécessaire à sa réalisation, l’amélioration de nos services publics et aussi la relocalisation de l’économie. Il faut repenser la consommation, le travail, le logement, l’éducation et l’agriculture.
Nous invitons l’ensemble des forces sociales du Québec à se mobiliser pour que la sortie de crise de la COVID-19 aille dans le sens des valeurs et revendications exprimées ici, qui n’en excluent pas bien d’autres, que nous pourrons formuler ensemble. Nous avons là l’opportunité de nous rassembler dans un grand mouvement qui devrait transcender nos intérêts personnels et nous permettre de transformer notre économie et notre mode de vie. La crise de la COVID-19 doit nous conduire à un Québec et à un monde plus écologique et solidaire. Cet appel pour un autre monde est une invitation à agir en ce sens!
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