Le 20 février dernier, dans le cadre des élections partielles à Outremont, se tenait un débat des candidats des différents partis pour répondre à la question l’urgence climatique, c’est quoi votre plan?
La candidate libérale y affirmait se présenter pour le parti libéral parce que c’est le meilleur parti pour « créer des emplois de qualité qui contribuent à une croissance durable à long terme tout en luttant contre les changements climatiques; parce que le parti libéral est celui qui présente les meilleures stratégies pour sortir de la crise écologique sans nuire à l’économie.» Ces déclarations sont celles que le parti revendique depuis la COP 21 à Paris et que Justin Trudeau et la ministre de l’environnent, Catherine Mc Kenna, répètent à satiété.
La même semaine, l’Office national de l’énergie (ONE) concluait, dans un 2e rapport que le gouvernement doit aller de l’avant avec le projet de pipeline Trans Mountain même «… (si) le projet serait susceptible d’entraîner des effets environnementaux négatifs(…) qu’il pose un risque important pour la population d’épaulards (…) et qu’il augmentera considérablement les émissions de GES…» 2
Ces déclarations et ce rapport obligent une fois de plus à questionner la conciliation possible de l’économie et l’environnement qui fonde toutes les politiques de nos gouvernements. Nous ne vivons pas une crise climatique. Les dérèglements climatiques vécus partout sur la planète ne sont pas une crise dont nous sortirons par des politiques aussi contraignantes et drastiques soient-elles. La planète vit des modifications profondes et irréversibles qui la font entrer dans une nouvelle période de l’histoire déterminée par l’action humaine : l’anthropocène. Cette évolution est irréversible, quoi que nous fassions il n’y aura pas de retour en arrière; c’est en terme de transition qu’il faut penser ces changements et adapter nos stratégies et nos actions.
La vision libérale cristallise la contradiction fondamentale de toute politique environnementale qui veut concilier les besoins de – l’environnement avec notre modèle d’économie de croissance. Depuis plus de 40 ans nous savons qu’il n’est pas possible de combiner croissance économique infinie et respect des limites biophysiques de notre planète. 3 Mettre fin à cette course à la croissance ne sera pas si simple : parce que la croissance n’est pas qu’un élément de notre système : elle en est le cœur même. La transition ne sera pas possible tant que derrière nos gouvernements les lobbys des affaires pèseront de tout leur poids pour concilier les politiques environnementales avec l’économie de marché.
Toute autre stratégie qu’on l’appelle développement durable, capitaliste vert, ou même bourse du carbone – si chère à Justin Trudeau – n’est qu’écran de fumée qui cache les vraies causes, le capitalisme prédateur dominé par la recherche du profit où les multinationales dictent leur loi.
Le 15 mars 2019, 120 000 jeunes au Québec et des centaines de milliers d’autres dans une centaine de pays, ont marché pour exiger de nos gouvernements que cessent les politiques néolibérales qui sacrifient l’avenir de la planète sur l’autel des profits. Écoutons-les et mobilisons-nous pour sauver avec eux ce que nous avons saccagé!
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