Ce numéro de L’Aiguillon est une prise de conscience et un appel. Nos gouvernements continuent de s’inscrire dans la vision d’une économie d’exploitation et de croissance infinie, à nous les citoyen.es de nous réveiller et d’agir.
« Nous sommes à la croisée des chemins » nous dit Geneviève Perron. Les conclusions des experts du GIEC nous disent que nous avons atteint le plafond extrême. Où nous laissons l’humanité se détruire, en oubliant que nous sommes responsables de nos enfants et de nos petits-enfants, ou nous agissons. Individuellement, sur nos modes de vie et collectivement en nous levant, en nous mobilisant, en nous faisant entendre autour de nous, dans toutes les institutions démocratiques et descendons dans la rue pour qu’il y ait une suite à notre monde.
Dans notre contexte géographique, l’hydroélectricité nous donne un avantage pour combattre le réchauffement climatique. Pour Claude Vaillancourt, le projet de loi Pl69 qui a pour objectif de moderniser les lois entourant l’énergie rate sa cible, parce qu’il confirme une fois encore la vision d’un gouvernement qui agit avec l’obsession du rendement et de la croissance et en affichant un parti pris pour l’entreprise privée. Un projet de loi qui doit être revu parce qu’il ne prévoit aucune mesure de décarbonation.
Les récents Forums sociaux mondiaux (FSM) ont connu une chute de participation notable que l’article de Ronald Cameron analyse dans le contexte de la mobilisation locale et des enjeux de la crise climatique. La question se pose, comment combiner les enjeux de la crise climatique avec les mobilisations que demande l’altermondialisme. Une piste de réflexion l’amène à distinguer les voyages aériens acceptables ou superflus. Certains motifs rendent les premiers acceptables alors que les voyages pour le plaisir ou le bénéfice personnel sont plus discutables. Dans ce contexte, la mobilisation locale devient un facteur clef de la participation et de la réussite des FSM.
L’article de Monique Jeanmart montre que parmi tous nos comportements acheter un vêtement est loin d’être un geste anodin. Chaque vêtement à une histoire dont chaque étape du cycle de vie révèle des impacts environnementaux et sociaux. Particulièrement en cause la Fast Fashion – mode éphémère – modèle de production hyperperformant dont les effets sont désastreux pour l’environnement, mais aussi pour les ouvrier.res dont le contexte d’exploitation rappelle les conditions du XIX siècle. Consommer mieux est-ce possible? Oui, en consommant moins, une mode durable, en résistant aux sirènes de la mode pas chère et en suivant les conseils d’organismes qui ont pour vocation de nous aider à faire de meilleurs choix.
L’article de Catherine Pépin questionne la stratégie du gouvernement Legault : pourquoi développer la filière batterie? Pour réduire les GES, pour créer de bons emplois ou pour sauver le capitalisme. En ce qui concerne les GES la réponse vient du ministre Fitzgibbon, « Northvolt ne rédui(ra) pas les GES au Québec ». La création d’emplois ne semble pas évidente non plus, quant aux bénéfices économiques, même à long terme, c’est un pari risqué sur l’avenir. Ce qui semble le plus évident ce sont les menaces pour l’environnement qui en résulteront. La vraie révolution des transports ne passera pas par les batteries au lithium ni par la seule électrification, mais par le développement d’un bon réseau de transports en commun qui s’accompagnera d’un changement de mode de vie : sortir de la culture de la voiture individuelle.
Alors que les articles de L’Aiguillon nous invitent à l’action, celui de Sophie Thibault nous en donne les moyens concrets en nous fournissant un outil qui nous permet de calculer le coût environnemental de nos habitudes de vie. Il souligne – ce dont les citoyen.nes ont peu conscience - que les voyages en avion sont parmi les plus importantes sources de GES. Connaître notre empreinte carbone nous oblige à faire des choix, en ce qui concerne les voyages en avion, elle implique de bien évaluer les raisons qui motivent nos déplacements.