L'Aiguillon, le bulletin d'ATTAC - Spécial 25 ans Spécial 25 ans

Spécial 25 ans d'Attac Québec

L'Aiguillon - no 75 - Mai 2025

Ce bulletin est différent dans sa forme et dans son contenu parce qu’il célèbre 25 ans d’éducation populaire et d’action citoyenne dans le contexte d’un Québec en évolution. ATTAC est née à l’époque du capitalisme triomphant, où le discours néolibéral dominant promettait la croissance infinie et la prospérité pour tous, la réalité a mis en évidence le pouvoir démesuré des multinationales, les dangers du libre-échange et l’inacceptable injustice des paradis fiscaux, nous amenant à ajuster nos mandats et nos actions.

Ce bulletin retrace les évolutions qui ont amené Attac Québec à ajouter d’autres mandats et d’autres actions avec toujours le même objectif participer à la construction d’alternatives pour un monde plus juste et plus solidaire. Il donne la parole à des membres qui ont participé, de manière différente, à ces luttes et qui rappellent certains moments importants de son histoire. 

Combats d’Attac et enjeux sociaux

manifestation pour le jour de la terre 2022

Par Renée-Claude Lorimier et Wedad Antonius  

La création du mouvement ATTAC

« Pourquoi ne pas créer, à l’échelle planétaire, l’organisation non gouvernementale Action pour une taxe Tobin d’aide aux citoyens. En liaison avec les syndicats et les associations à finalité culturelle, sociale ou écologique, elle pourrait agir comme un formidable groupe de pression civique auprès des gouvernements pour les pousser à réclamer, enfin, la mise en œuvre effective de cet impôt mondial de solidarité ».[i]

Ignacio Ramonet, directeur du Monde diplomatique de 1990 à 2008.

C’est ainsi que tout a commencé. Dans un monde de plus en plus inégal et destructeur, l’éditorial du Monde diplomatique de décembre 1997 intitulé « Désarmer les marchés » allumait une étincelle d’espoir : changer les choses était peut-être à notre portée… Quelques mois plus tard, est né Attac France, un mouvement d’éducation populaire tourné vers l’action et la définition d’alternatives plausibles. Le mouvement s’est répandu dans plus de 30 pays. Attac Québec, dont l’objectif est la justice sociale, fiscale et écologique a vu le jour en l’an 2000.

Nous étions à l’époque du capitalisme triomphant qui promettait monts et merveilles : une croissance qui garantirait la prospérité à tous et la victoire du monde libre… Dans les faits, d’énormes problèmes s’installaient durablement : inégalités galopantes, mainmise des multinationales sur le pouvoir, problèmes environnementaux insoutenables… Les constats ne suffisaient plus, il fallait proposer des solutions.

La taxe sur les transactions financières (TTF), appelée aussi Taxe Tobin[ii], semblait une solution efficace et facile à instaurer.   https://quebec.attac.org/laiguillon-le-bulletin-dattac/

Attac Québec est née d’un mot d’ordre : désarmer les marchés! C’est au sein de ce nouvel organisme citoyen que j’ai compris le processus nécessaire à tout changement social : s’indigner, s’informer, s’impliquer.

Après 25 ans, des souvenirs demeurent :
ces cinq jeunes étudiantes et étudiants de Québec qui m’ont aidé à étendre la première bannière d’Attac contre les paradis fiscaux, une bannière géante, qui a couvert la falaise sous le Château Frontenac; c’est aussi ce cégépien qui m’a abordé après une conférence pour me demander : est-ce que je peux vous aider? ; cette religieuse de 73 ans qui, après une session de formation de trois heures sur le néolibéralisme, me dit : «c’est à quelle heure, la manifestation de samedi?»; cette femme, seule avec sa bannière d’Attac Japon,  à Porto Alegre, qui me demande si elle peut se joindre au groupe d’Attac Québec pour la grande marche du Forum social mondial; c’est cet homme à la bibliothèque de Rosemont qui, après une conférence sur la justice fiscale, vient me dire : merci!

Aujourd’hui, c’est moi qui dis merci à Attac d’avoir contribué à créer l’homme que je suis devenu!

Robert Jasmin

Joyeux anniversaire Attac Québec!

Que serions-nous sans les rigoureuses analyses et tout le travail de mobilisation sur la mondialisation, le libre-échange, les paradis fiscaux et la fameuse taxation sur les transactions financières d’Attac Québec?

Depuis 25 ans, l’association offre un espace altermondialiste d’information et d’actions unique au Québec. Je suis très fière de faire partie de son histoire et d’être membre d’Attac Québec. À l’heure où les répercussions dramatiques du capitaliste mondialisé et débridé sont bel et bien devenues des réalités – de la crise climatique à celle de la démocratie – les travaux et l’action d’Attac sont plus que jamais d’une grande pertinence!

Marie-Sophie Villeneuve, mai 2025


Le monde a changé et Attac a suivi l’évolution sociale… 

Mondialisation et libre-échange

Rapidement, la lutte s’est élargie à une critique acerbe de la prise de pouvoir des multinationales au détriment des populations par le biais de la mondialisation.

Le Sommet des Amériques à Québec en 2001 a été un moment fort de cette lutte : 25 000 citoyens revendiquaient la révocation de l’accord de la ZLÉA (zone de libre-échange). L’accord n’a pas été entériné, en partie grâce à la vive opposition citoyenne à cet accord.

Le premier Forum social mondial de Porto Alegre a constitué aussi un moment clé pour le mouvement Attac qui en a été un des fondateurs. Les Forums sociaux mondiaux représentent encore aujourd’hui un instrument primordial du mouvement altermondialiste. En effet, les grands enjeux mondiaux tels que la pauvreté, le climat, les migrations, les guerres, la surproduction nécessitent des solutions mondiales.

En 2003, Attac Québec s’est jointe au Réseau québécois sur l’intégration continentale (RQIC, devenu RQMI, Réseau québécois pour une mondialisation inclusive) : ce regroupement de syndicats et de groupes citoyens met en garde contre certaines clauses des accords de libre-échange négociés dans le secret et qui consacrent sans équivoque la suprématie du profit sur le bien commun, en particulier, le « mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États » qui permet aux grandes compagnies de poursuivre des États lorsqu’ils promulguent des lois qui vont à l’encontre de leurs profits, et ce, même lorsque ces lois visent à protéger les services de base (éducation, santé, etc.) ou la lutte au réchauffement climatique[iii].

Manifestation contre l’AÉCG Canada-UE à Ottawa, 17 octobre 2011

Aussi, ces accords menacent la gestion de l’offre, ouvrent la porte à un nivellement par le bas des salaires et des conditions de travail, permettent une ouverture plus grande des marchés publics à l’acquisition privée étrangère, protègent le droit de propriété intellectuelle en faveur des grandes entreprises, exacerbent les inégalités, favorisent l’utilisation éhontée des paradis fiscaux…

Nous avons plus particulièrement concentré nos efforts sur l’ALÉNA, l’accord de libre-échange  entre le Canada, les États-Unis et le Mexique (devenu ACÉUM depuis 2017), l’AÉCG (entre le Canada et l’Union européenne) et le Partenariat transpacifique (entre le Canada et 10 autres pays de l’Indopacifique).  Formations d’éducation populaire, publications, rapports, interventions auprès des élus ont été mis en œuvre afin d’expliciter les dangers de ces accords.

Une victoire mémorable de ce mouvement a été l’abandon de l’Accord général sur le commerce des services (AGCS) de l’OMC en 2006. Attac Québec y a contribué en mobilisant les municipalités du Québec à ce sujet, un projet auquel Catherine Caron, en particulier, a beaucoup travaillé avec Claude Vaillancourt.

Où en sommes-nous?

De plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer les impacts négatifs de la mondialisation et de l’élévation des multinationales au rang de pouvoir non élu. Ceci ne signifie malheureusement pas que nos élites remettent en question la source du problème : le néolibéralisme … Et depuis l’imposition par Trump de tarifs tous azimuts sur les importations, une réaction de défense de la mondialisation se fait entendre en oubliant ses effets pervers… Nous avons donc à développer un nouveau discours pour répondre à cette situation…

L’inacceptable injustice des paradis fiscaux

Parallèlement, le recours aux paradis fiscaux et à l’évasion fiscale, que nous combattions depuis le tout début, a pris une ampleur inégalée partout dans le monde et représentent une cause majeure des inégalités grandissantes dans le monde.

Ce phénomène, qui permet aux multinationales et aux riches individus de se soustraire au fisc en cachant leur argent dans des pays à faible taux d’imposition, prive les États de revenus indispensables pour s’acquitter de leurs responsabilités en plus d’induire une concurrence fiscale pour une baisse mondiale des taux d’imposition des entreprises.

 

Rassemblement contre les paradis fiscaux devant le bureau de Justin Trudeau à Montréal, 3 avril 2017.

Pour mieux lutter contre ce phénomène, Attac Québec s’est jointe, en 2010, au collectif Échec aux paradis fiscaux (EPF), qui regroupe des organisations québécoises issues des mouvements syndical, étudiant, communautaire, économique. Un travail collectif soutenu a permis de fournir des informations détaillées et documentées sur le sujet et de proposer des solutions concrètes aux injustices fiscales à travers des campagnes, des publications, des mémoires et toutes sortes d’activités publiques. Mais nos gouvernements sont restés sourds aux solutions proposées…

Je ne me rappelle plus comment j’ai entendu parler d’Attac Québec, sans doute par le biais d’autres organismes de la société civile comme Alternatives. Robert Jasmin en était le directeur à l’époque. D’emblée, je fus frappée par le professionnalisme, l’engament et l’enthousiasme des membres de l’équipe de direction. Au fil des années, Attac n’a cessé de progresser et de multiplier ses activités; son engagement envers ses priorités : justice climatique, sociale et fiscale ne s’est jamais démenti. Toutes mes félicitations à Attac Québec pour ses 25 ans!

Roberta Peressini

Les grands scandales mis à jour par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) — avec les Panamas Papers en 2017 suivis de plusieurs autres — ont mis les paradis fiscaux à l’ordre du jour au niveau mondial.

Le Canada s’est joint à la norme internationale de coopération fiscale qui préconise la mise en place de l’échange automatique de renseignements. Des conventions bilatérales ont été signées avec plus de 96 paradis fiscaux qui s’engagent à divulguer les noms des ressortissants canadiens ayant des actifs dans leur pays; en contrepartie, ces personnes peuvent rapatrier leurs avoirs sous forme de dividendes sans payer d’impôts, légalisant ainsi la pratique des paradis fiscaux…

Cette érosion des revenus des États a donné lieu en 2021, après des années de recherches et de balbutiements, à un (timide) accord à deux piliers qui prévoit un taux d’imposition minimum de 15 % pour les compagnies dont le chiffre d’affaires dépasse 750 millions d’euros (les organismes de défense d’une fiscalité juste préconisaient un taux de 25 %) et l’obligation, pour les compagnies de déclarer leurs bénéfices pays par pays afin qu’elles soient contrainte à payer leurs impôts dans chaque pays où elles exercent des activités au taux en vigueur dans ces pays. Si 136 pays approuvent cet accord, peu d’entre eux l’ont mis en place. En collaboration avec EPF, Attac Québec a produit une analyse de cet accord et de son application.[iv]

 

Action symbolique avec Échec aux Paradis Fiscaux et Sémaphore à Montréal en avril 2024

Où en sommes-nous?

En 2023, l’ONG Tax Justice Network a estimé à 480 milliards de dollars les pertes fiscales annuelles subies par les pays du monde entier [v].  Chez nous, malgré une intéressante motion du NPD sur la question adoptée à la Chambre des Communes, et malgré un rapport du Comité des finances de l’Assemblée nationale du Québec riche en solutions, rien n’a véritablement bougé.

Devant le peu de résultats de l’accord de l’OCDE, le groupe Africain de l’ONU étudie une nouvelle proposition. Le Collectif Échec aux paradis fiscaux appuie cette démarche.

La dernière Campagne de EPF : « Démasquer, Condamner, Encaisser », propose un plan d’action prometteur qu’Attac soutient sans réserve.


Justice sociale, justice fiscale intrinsèquement reliées

Dans les années 1990, le thème de la dette est revenu à répétition dans le discours politique au Québec. On se rappelle encore l’éloge du déficit zéro de Lucien Bouchard. La solution proposée pour y arriver a été déclinée en plusieurs expressions selon les gouvernements : austérité, rigueur budgétaire, réingénierie de l’État… Elles voulaient toutes dire la même chose : pour « assainir les finances publiques », il fallait remettre en question l’État-providence et couper dans les services publics, avec les conséquences désastreuses que nous avons connues. Un effritement de notre filet social, une augmentation scandaleuse de la pauvreté, un manque de ressources dans les secteurs de la santé et de l’éducation, l’augmentation de l’itinérance, des problèmes de logement qui ont atteint des sommets dans les dernières années…

Isabelle PerreaultDavantage que de critiquer et de protester, Attac Québec vise avant tout à comprendre : à nous comprendre dans un même projet collectif et solidaire. Puis… follow the money. Personne n’y échappe. Alors interrogeons nos propres limites à cet égard. À quoi est-on prêt (ou pas!) à renoncer pour que chacun soit partie prenante d’un monde meilleur ? Celui que nous partageons, où l’on se reconnaît et dont nous nous voyons ultimement responsables. De toute évidence, d’autres quarts de siècles seront requis afin d’y parvenir, mais on peut déjà célébrer celui-ci : heureux anniversaire !

Isabelle Perrault, 28 février 2025

De nouveaux paradigmes surgissent : partenariat public-privé, utilisateur-payeur… Une place toujours plus grande est accordée au privé pour répondre aux besoins de la population.

La baisse des impôts est présentée comme une solution aux problèmes sociaux alors qu’elle provoque une baisse des revenus de l’État qui ne peut mener qu’à un nouveau cycle d’austérité…

Cette situation a été généralisée dans le monde et partout, des mouvements citoyens se sont opposés vivement à ce modèle social imposé.

En 2011 une nouvelle coalition regroupant des organismes de la société civile et des syndicats a vu le jour : la Coalition Main rouge. Rapidement, Attac Québec en a fait partie et a travaillé sur le document: 10 milliards de $ de solutions pour une société plus juste. Avec l’aide d’économistes et de fiscalistes, 16 mesures qui rapporteraient autour de 10 milliards de $ par année au gouvernement québécois ont été proposées et publicisées. De nombreux mémoires, manifestations, pétitions, lettres aux élus ont plaidé pour une plus grande justice fiscale afin de maintenir, voire renforcer le filet social.

De son côté, Attac Québec a dirigé la publication d’un ouvrage collectif pour déconstruire le mythe de la dette insurmontable du Québec qu’il faut effacer en coupant dans les services publics.

Où en sommes-nous?

Les gouvernements continuent de favoriser une privatisation et une tarification des services publics. Le danger qui guette le maintien des services publics déjà fragilisés est de plus en plus décrié. Une mise à jour du document : 10 milliards de $ de solutions est en cours et demeure plus nécessaire que jamais.

L’environnement

En 2014-2015, Attac Québec a intégré la lutte pour la transition écologique à sa mission. Cet objectif est indissociable du combat contre l’évasion fiscale, qui restreint la capacité financière des États d’agir sur le réchauffement climatique et de protéger les milieux naturels et la biodiversité.

Dès décembre 2015, avec plusieurs ONG du monde, Attac Québec a dénoncé l’accord international de la COP21 de Paris, qui se basait uniquement sur la bonne volonté des États pour limiter le réchauffement climatique mondial entre 1,5 et 2℃. Les militants écologistes ont comparé cette entente à de la poudre aux yeux qui permettrait aux gouvernements de paraitre préoccupés par la question écologique sans faire quoi que ce soit.

 

Manifestation pour le jour de la Terre à Montréal, mai 2024

Depuis cette époque, Attac Québec n’a de cesse de fustiger le discours trompeur de l’économie verte qui prétend pouvoir augmenter la croissance tout en sauvegardant l’environnement par le stockage du carbone ou par du reboisement. Le Front commun pour la transition écologique (FCTE), auquel nous nous sommes joints en 2018, répète inlassablement qu’il est illusoire de croire qu’on peut réduire les changements climatiques et préserver la biodiversité sans remettre en question le productivisme. En particulier, la société de consommation nourrit la toute-puissance des pétrolières et de l’industrie de l’automobile. Attac Québec a collaboré activement à l’élaboration de la Feuille de route pour la transition du Québec vers la carboneutralité dans le cadre du projet Québec zéro émission nette (ZéN) qui propose des pistes d’action pour une transition écologique juste par un dialogue social.[vi]

Ironiquement, la pandémie de 2020 nous a permis d’atteindre nos objectifs de réduction des gaz à effet de serre et de découvrir les bienfaits d’une société sans voitures. De plus, cette crise, qui est le résultat du saccage de la planète et en particulier de la déforestation, a mis en lumière l’importance de revaloriser les circuits courts pour favoriser la production éthique et respectueuse de l’environnement. Malheureusement, nos traités de libre-échange ne favorisent pas l’achat local et responsable, comme nous l’avons montré dans un mémoire rédigé avec le RQMI en 2022 et déposé à la Commission des finances publiques du Québec.

Où en sommes-nous?

Les dangers du productivisme pour l’environnement ne sont plus à démontrer. Les énergies fossiles doivent rester sous terre répète le GIEC. Le projet Québec Zen prend de l’ampleur et une « Table Énergie » a été mise sur pied pour approfondir la réflexion et mener des actions sur la transition énergétique.

Surveillance numérique

Les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) et les NATU (Netflix, AirBnB, Tesla, Uber) ont réussi à exercer leur hégémonie partout dans le monde en une vingtaine d’années, et ce, grâce aux moyens considérables dont elles disposent.

En plus de détruire l’environnement et de pratiquer allégrement l’évasion fiscale et d’être une source de destruction de l’environnement, les géants de l’industrie numérique ont transformé notre rapport à la culture et au travail ainsi que nos relations sociales. De plus en plus d’études montrent que les réseaux sociaux ont des effets délétères sur la santé, en plus de générer la violence et l’isolement.

Les nouvelles technologies fournissent à ces entreprises des moyens de surveiller les allées et venues de leur clientèle à peu de frais. Le travail de filature qui permettait de recueillir des informations sur une personne ne nécessite presque plus d’efforts : il suffit de consulter son rapport d’activités sur le net pour savoir ce que cette personne pense, qui elle fréquente et comment elle utilise son temps libre.

Journée d’étude 2022 : Contrer le pouvoir du numérique. Ensemble c’est possible !C’est précisément grâce aux données de leurs utilisateurs et utilisatrices que ces multinationales de la technologie se sont enrichies et qu’elles continuent d’accumuler d’énormes profits. Ainsi, le stockage des informations personnelles représente maintenant la plus grande part des bénéfices d’Amazon[1]. Or, rien n’encadre la collecte et la vente des renseignements dont disposent les entreprises numériques. En effet, les accords commerciaux considèrent ces données comme des marchandises et, à ce titre, elles peuvent être vendues sans aucune contrainte.

Ce faisant, les données échangées peuvent être utilisées pour toutes sortes d’intérêts souvent contestables :  définir des stratégies de mise en marché, mais aussi faire des analyses de solvabilité pour des compagnies d’assurances, surveiller des individus pour des forces policières, des services de renseignements ou même… des escrocs. Les arnaqueurs déploient des trésors d’inventivité afin d’usurper l’identité de personnes sur Internet. Ce réseau est le secteur où la criminalité a le plus progressé ces dernières années. Plusieurs prédisent que le capitalisme de la surveillance est promu à un grand avenir…

Où en sommes-nous?
Pour toutes ces raisons, il nous parait primordial d’encadrer le numérique afin d’éviter que la vision marchande ne se généralise. La législation doit encadrer l’utilisation des données par les multinationales de la technologie et les obliger à rendre des comptes sur le fonctionnement de leurs algorithmes. Enfin, il importe de ralentir la croissance des géants du Web et de considérer l’information comme un bien commun.

Attac Québec a 25 ans! J’y étais presque au début! À l’époque, j’étais secrétaire général de la FNEEQ. Je fus très heureux qu’on m’invite pour présider l’assemblée générale en 2001, je crois, expérience qui s’est répétée quelques années. Présider l’AG d’une jeune organisation altermondialiste était pour moi l’occasion de montrer que l’action syndicale est aussi une action pour renforcer le travail des mouvements sociaux. Le travail d’Attac est important. Réseau altermondialiste, il fait maintenant partie du patrimoine québécois des réseaux d’éducation populaire d’un type nouveau : celui qui est centré sur l’action citoyenne. Attac fait le pont entre l’analyse des enjeux et l’engagement militant. Il avance des propositions concrètes qui remettent en question le système dans son ensemble. Que de satisfaction de voir son rayonnement s’élargir.

Ronald Cameron


Le lobbyisme

Dans le prolongement de toutes les luttes que nous avons menées pour la démocratie et le pouvoir citoyen, le lobbyisme nous est apparu en 2022 comme une nouvelle cible. Ce concept recouvre toute une série de pratiques visant à influencer l’opinion publique et les pouvoirs politiques afin d’accorder les législations et les intérêts mercantiles. Le lobbyisme met donc en péril la crédibilité de notre système démocratique.

Grâce au lobbyisme, le discours des entreprises peut s’infiltrer dans l’administration publique dans le but d’infléchir les lois en leur faveur. Toute compagnie peut se doter d’une équipe-conseil constituée de préférence d’anciennes personnes élues disposées à utiliser leur carnet d’adresses pour servir les intérêts de la firme qui les engage. Ainsi, à la fin des années 1990, après avoir été accusée de pratiques anticoncurrentielles, Microsoft a engagé des millions de $ pour employer d’anciens membres du congrès, jusqu’à ce qu’elle devienne l’un des plus grands groupes d’influence aux États-Unis et ainsi échapper à la menace de devoir se scinder.

Outre les rencontres assidues auprès des élus ou des fonctionnaires, les activités des lobbyistes consistent à développer un discours pour rehausser l’image des compagnies qu’ils défendent. Ils peuvent aussi produire des études dites « scientifiques » afin de semer le doute sur les impacts réels de grands projets (comme les pipelines ou la déforestation, l’extraction du gaz naturel, etc.). Au besoin, ils peuvent même créer de fausses organisations militantes pour mieux embrouiller l’électorat (similitantisme).

Où en sommes-nous?

À l’occasion de la journée d’étude d’avril 2023, une Déclaration[i] sur le lobbyisme a été rédigée avec l’organisme Mon OSBL n’est pas un lobby pour demander une plus grande surveillance des lobbyistes tout en protégeant le droit d’association des OSBL.

Lobby halte aux dérapagesAttac Québec a lancé une campagne pour modifier la Loi sur la transparence et l’éthique en matière de lobbyisme, adoptée en 2002. En effet, nous croyons qu’elle est insuffisante pour protéger les citoyens et les citoyennes contre les dérives de ces pratiques. De plus, nous nous opposons au projet du gouvernement de réformer la Loi afin que les OSBL soient tenues de s’inscrire au registre des lobbyistes car on ne peut considérer sur un pied d’égalité des organisations qui œuvrent pour le bien public et des entreprises privées.

C’est aussi pour dénoncer le pouvoir de nuisance des entreprises qu’Attac Québec a organisé un spectacle humoristique intitulé « Mon lobby a du talent » en avril 2025.

[i] https://quebec.attac.org/lancement-de-la-campagne-lobby/
On peut encore signer la déclaration qui compte déjà près de 1800 signataires.

Ces 25 années, ATTAC Québec a trouvé le juste milieu entre la défense des causes par conviction et par le travail rigoureux en économie. Au Québec, l’organisme est l’un des rares à étudier les dessous des traités de libre-échange. Cette expertise est toujours d’actualité, en des temps incertains où toutes les cartes sont rebrassées sur la scène internationale. Bien qu’ayant quitté la militance active, je reste de tout cœur derrière vous. Respect, et bonne continuation!

Etienne Blondeau


Conclusion

Il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur les combats que mène Attac Québec… Mais comment résumer 25 ans de luttes en quelques pages?

Même si nos élites ne nous entendent pas, les idées que nous défendons sont de plus en plus partagées par les sociétés civiles ici et dans le monde. Le combat pour la justice est une lutte de longue haleine. C’est en unissant nos forces que nous avons l’espoir de mettre notre grain de sel pour vivre dans un monde plus juste.

[1] https://www.monde-diplomatique.fr/1997/12/RAMONET/5102

[1] Voir cet article de Chantal Santerre dans L’Aiguillon.

[1] En 2013 la compagnie Lone Pine Resources, incorporée au Delaware, a poursuivi le Canada pour 250 millions de $ à la suite du moratoire sur l’exploration du gaz de schiste imposé par Québec. Elle n’a pas eu gain de cause.

[1] https://echecparadisfiscaux.ca/paradis-fiscal/les-avancees/les-avancees-internationales/

[1] https://taxjustice.net/wp-content/uploads/2023/08/State-of-Tax-Justice-2023-Tax-Justice-Network-French.pdf

[1] https://www.pourlatransitionenergetique.org/wp-content/uploads/Quebec-ZeN-initiative-de-la-societe-civile-pour-construire-le-Quebec-carboneutre.pdf

[1] https://quebec.attac.org/lancement-de-la-campagne-lobby/
On peut encore signer la déclaration qui compte déjà près de 1 800 signataires.

Attac Québec, 25 ans d’éducation populaire

Catherine Pepin et Monique Jeanmart

Une des principales missions d’Attac depuis sa fondation est l’éducation populaire. Informer, afin que chacun puisse comprendre le monde dans lequel on vit, ait conscience des enjeux sociaux, politiques et environnementaux dans le but d’agir et de changer ce monde pour qu’il devienne meilleur.

Au sein d’Attac Québec, depuis 25 ans, l’éducation populaire a pris plusieurs formes. Que ce soit sous la forme orale, écrite ou sous forme d’actions publiques, Attac a su multiplier les supports didactiques afin de toucher le plus de citoyen.nes possibles.  En s’appuyant sur différentes actions comme les brigades d’information citoyenne, la radio, les journées d’étude, les conférences, les formations, les forums sociaux, le bulletin, les livres, les soirées impro, le cinéma, etc., Attac s’inscrit dans une démarche de transformation de la société et s’engage, depuis sa création, à construire des alternatives au monde capitaliste et garde le cap : réduire les inégalités sociales, fiscales et environnementales.


Les Brigades d’information citoyenne (BIC)

S’il fallait choisir une action fondatrice d’Attac Québec, ce serait sans aucun doute les brigades d’information citoyenne. Cette action a été à la fois une manifestation citoyenne lancée au parc national du Bic, une source de documents vidéo, de fascicules et cette boite à outils qui permettait de mettre en place des ateliers de discussion.

En 2004, inspirée par les brigades d’alphabétisation créées à Cuba, Attac lance à Rimouski les brigades d’information citoyenne (BIC) dont l’objectif est d’être un antidote au discours néo-libéral dominant. Celui qu’Alain Deneault appelle le discours du « capitalisme triomphant ».

Des trousses d’information contenant des vidéos et des fascicules servent à la présentation d’ateliers, de débats destinés à éveiller des personnes qui n’ont pas l’habitude de se poser ce type de questions. Une grande campagne provinciale a permis la distribution de ces trousses et l’organisation d’une grande campagne d’éducation populaire sur les conséquences du néo-libéralisme sur l’ensemble de la vie en société (santé, culture, éducation, travail, etc.) et la possibilité de construire une société plus juste.

https://quebec.attac.org/telecharger-la-trousse-des-bic/

 

Développer le pouvoir d’agir par l’écrit

Attac Québec propose régulièrement de nouvelles ressources écrites permettant une meilleure compréhension du monde, ayant pour but l’émancipation des opprimés, de combattre les injustices et le développement du pouvoir d’agir sur le monde. Que ce soit par l’intermédiaire du bulletin L’Aiguillon, d’articles de revues, de différentes publications sur les réseaux sociaux, des pétitions relayées, des lettres ouvertes ou des livres publiés par nos membres, Attac démontre qu’elle est une organisation qui croit en la puissance des mots pour porter des idées et des valeurs.

Le bulletin L’Aiguillon

Le bulletin d’Attac Québec existe depuis décembre 2000. Le bulletin fête donc, lui aussi, son 25e anniversaire. Renommé L’Aiguillon en 2018, c’est un bulletin numérique traitant des enjeux liés à la mondialisation capitaliste. Les articles présentent des analyses et des alternatives permettant de tendre vers un monde où la justice sociale, fiscale et écologique est la seule boussole. 75 numéros plus tard, 8 militant.e.s, au fil des années, ont permis sa réalisation avec la collaboration de 62 auteurs : Monique Jeanmart, Normand Mousseau, Wedad Antonius, Anne-Marie Boisvert, Théo Flamand, Jeanne Gendreau, Roberta Peressini à la révision linguistique.

En plus de proposer 2 à 3 bulletins par année, L’Aiguillon publie parfois des bulletins spéciaux afin de développer certains thèmes en lien avec les journées d’étude et les forums sociaux.

https://quebec.attac.org/laiguillon-le-bulletin-dattac/

Bravo à Attac Québec et à tous ses membres, présents et passés, pour leur travail crucial sur des enjeux d’équité et de justice sociale. J’ai eu le privilège d’être membre d’Attac Québec durant près d’une décennie et de constater la force de celles et ceux qui en faisaient partie. Je suis très heureux de voir que ma principale contribution, la mise en forme du bulletin en format électronique, continue de se parfaire grâce au travail remarquable de Monique Jeanmart et des membres de son équipe! Quel plaisir de lire chaque nouveau numéro et de suivre ainsi, d’un peu loin, je l’admets, tout le travail de cet organisme exceptionnel!

Normand Mousseau


Revues

En plus de contribuer à L’Aiguillon, certains militants d’Attac Québec participent à la rédaction d’articles dans différentes revues québécoises coomme À Bâbord! et Relations. Certains textes ont également été publiés dans la revue d’Attac France Les possibles ainsi que dans l’ancienne revue Vie économique.
https://quebec.attac.org/type-publication/revues/

Livres

Les membres d’Attac Québec ont publié plus d’une vingtaine d’ouvrages sur différents sujets. Durant ses premières années d’existence, Attac concentrait son action sur la taxation des transactions financières et la justice fiscale. Certains membres d’Attac ont réalisé un véritable travail de recherche, de synthèse et de vulgarisation sur des thèmes allant de la critique du capitalisme et de ses déclinaisons, le libre-échange économique et le néolibéralisme, à la dérégulation des marchés financiers en passant par la critique des paradis fiscaux et du lobbyisme.

La justice sociale reste néanmoins un thème sous-jacent omniprésent dans l’ensemble des ouvrages publiés par les membres d’Attac. Plusieurs auteur.e.s se sont penchés sur la critique des politiques d’austérité et sur l’importance des services publics comme vecteur pour tendre vers une réduction des inégalités.

Plus généralement, certains ouvrages traitent de solutions alternatives au monde capitaliste. Leurs textes mettent en lien la justice fiscale, la justice sociale et la justice environnementale. Ils permettent aux lecteurs d’explorer de nouveaux horizons, des pistes de solution et de théoriser les bases d’un monde meilleur.
https://quebec.attac.org/type-publication/livres/

Réseaux sociaux

Au fil des ans, Attac a diversifié ses moyens de communication. Les réseaux sociaux permettent aujourd’hui de communiquer plus rapidement et plus efficacement avec un plus grand nombre de citoyen.ne.s intéressé.e.s par nos actions.  Toutes les plateformes utilisées se trouvent en lien sur le tout nouveau site internet. Ce dernier contient également de nombreux documents écrits archivés depuis 25 ans.

Agir par la transmission orale

Dans un monde d’images et de paroles, les moyens de transmission orale permettent de rejoindre les citoyens dans tous les milieux.  Déjà en 2004, les brigades d’information citoyenne (BIC), montraient l’importance d’allier l’oral à l’écrit, pour éveiller, informer, conscientiser. Attac  s’inscrit dans la culture québécoise et veut être un acteur important dans la transmission orale de valeurs de solidarité et de justice. Que se soit par la radio, les journées d’étude, les conférences, les formations et les débats, Attac tente de diversifier ses stratégies de communication afin que les citoyen.ne.s puissent eux aussi faire entendre leur voix.

J’ai effectué mes premiers pas de militant chez Attac Québec, en 2010. J’étais venu étudier à l’Université Laval et je cherchais une organisation où m’impliquer. Je suivais beaucoup les débats autour de l’altermondialisme, et le monde venait de connaître la plus grave crise économique et financière depuis les années 30, C’est donc assez naturellement que je me suis tourné vers Attac dont je connaissais à la fois les capacités d’expertise et de mobilisation. Au sein d’Attac Québec, j’ai notamment eu la chance de reprendre l’émission de radio « Le grain de sable » qui a servi de lieu d’auto-formation et de rencontres extrêmement précieux pour moi. Malgré mon retour en Europe, je continue de garder un œil sur le travail d’Attac au Québec et ailleurs, qui me semble toujours aussi utile et pertinent aujourd’hui qu’à l’époque.

Cédric Leterme
Chargé d’étude au (GRESEA, Bruxelles), ex-membre du Conseil d’administration d’Attac Québec (2010-2012)


L’émission de radio Le Grain de sable

Pendant un peu plus de treize ans, entre 2004 et 2017, Attac Québec a eu sa propre émission de radio hebdomadaire, Le Grain de sable, sur les ondes de CKRL FM à Québec. Cette initiative de Marie-Josée Vachon a permis, comme pour le bulletin, de présenter différents points de vue altermondialistes, de diffuser des entrevues et de proposer des outils afin que toutes et tous puissent se réapproprier les enjeux de société qui les concernent.

Une équipe de militant.e.s ont contribué au fil des années, à la réalisation et à l’animation de ces émissions en particulier Jean Cloutier, Robert Jasmin, Étienne Blondeau, Cédric Leterme, Michelle Monette, Michael Lessard, Dominique Bernier auxquel.le.s se sont ajoutés les chroniques de Nicole Moreau, Valérie Blouin, Renaud Blais Jacques B. Gélinas, Ianik Marcil et Claude Vaillancourt.

https://quebec.attac.org/type-publication/emission-de-radio/

Jean Cloutier nous parle de ses années à la réalisation des émissions de radio :

« Que de souvenirs radiophoniques loquaces et uniques vécus avec l’équipe qui me fit confiance et m’offrit une grande liberté d’expression orale… du jamais vu!

Mon premier souvenir, me semble-t-il, remonte à un appel de Claude Vaillancourt, me demandant si j’étais disponible pour réaliser et animer l’émission hebdomadaire Le Grain de sable d’Attac Québec à la suite du départ à l’animation des Robert Jasmin, Cédric Leterme, Michelle Monette et Michael Lessard. Pour ma part, je n’ai pas connu Marie-Josée Vachon qui initia le tout premier Grain de sable il y a 20 ans en 2004, mais je sais que sans les précieuses collaborations des chroniques bien documentées sur l’agriculture de Dominique Bernier ou les analyses éducatives d’Étienne Blondeau, ou encore les capsules thématiques sur le néo libre-échange ou la globalisation du monde avec l’auteur Jacques  B. Gélinas, il n’y aurait pas eu d’émissions aussi diversifiées ni de si grande qualité professionnelle.

Ayant déjà été à la tête de deux autres émissions plutôt écologistes syntonisées sur les ondes de CKRL FM 89,1 (la plus vieille station de radio communautaire canadienne issue de l’Université Laval en 1973), soit En toute simplicité et Le 8e continent, ça s’inscrivait dans une belle continuité pour moi d’aborder des enjeux tels l’altermondialisme, la critique du libre-échange, la justice sociale ou fiscale, etc. Des enjeux soulevés par une mondialisation effrénée en pleine montée.

Faire partie jusqu’en mai 2017 d’un mouvement d’éducation populaire et de mobilisation locale portant sur des enjeux transnationaux m’a certes permis d’en apprendre beaucoup sur les actions internationales d’Attac à travers le monde. D’ailleurs, un moment fort a été ma participation à la COP 21 à Paris en 2015. J’y participais sous trois chapeaux distincts et complémentaires, soit en tant que président des AmiEs de la terre de Québec (membre négociateur de la société civile), comme média CKRL FM accrédité (statut privilégié pour suivre les chefs d’État sur place) et, grâce au vaste réseau du président d’Attac Québec, je participais aux nombreuses manifestations altermondialistes pour une justice climatique.

Ces contacts privilégiés ont permis la réalisation et l’animation d’une émission des plus spéciales. Elle a été diffusée en direct (grâce à mon téléphone cellulaire) à partir du site d’une manifestation pendant laquelle Claude Vaillancourt et moi avons occupé des chaises «kidnappées» par des militant.e.s à des sièges sociaux de banques finançant des projets allant à l’encontre de la justice climatique et sociale. La réalisation de cette émission avec des invité.es spéciaux dans une ambiance survoltée reste la plus spéciale de toute mon expérience de « radio man », et j’ai commencé à la radio étudiante du Séminaire Mont-Saint-Sacrement, il y a 50 ans!

Cependant, mon émission coup de cœur est la dernière du samedi 27 mai 2017 avec comme invitée Catherine Dorion, qui venait tout juste d’être récipiendaire du titre de patriote de l’année, remis par la Société nationale des Québécoises de la Capitale-Nationale… On la découvrit telle qu’elle est et allait devenir, avant qu’elle soit élue députée en 2018! Avec émotion, on l’entend lire un extrait de son dernier opus : Les luttes fécondes : libérer le désir en amour et en politique (2017). Étienne Blondeau, dans sa chronique, envisage l’avenir en analysant ce qu’on peut attendre de la présidence d’Emmanuel Macron et du nouveau président Donald Trump… Prémonitoire non?! ».
https://legraindesableqc.wordpress.com/2017/05/25/27-mai-2017-derniere-emission/


Les journées d’étude

Depuis sa fondation, Attac Québec a organisé plus d’une dizaine de journées d’étude. Ces journées sont mises en œuvre dans le but d’approfondir un thème spécifique. Que ce soit sur les GAFAM, sur l’économie verte, sur les paradis fiscaux, sur les services publics, sur la crise financière de 2008 ou encore sur la monnaie, ces journées permettent d’explorer un sujet qui concerne l’ensemble de la société et d’en saisir des enjeux avec l’aide de spécialistes capables de vulgariser le contenu proposé. Elles prévoient également des périodes d’ateliers ou d’échanges en petits groupes qui favorisent la participation de toutes et tous. Parfois organisées en collaboration avec d’autres associations, elles contribuent au rayonnement de l’organisme et renforcent les réseaux de solidarité avec nos partenaires. Parmi ces derniers, soulignons le Centre justice et foi, la revue À Bâbord!, Échec aux paradis fiscaux et la coalition Mon OSBL n’est pas un lobby.
https://quebec.attac.org/cat/agenda/journees-detude/

 

Portrait Monique JeanmartJe suis devenue militante d’Attac Québec en 2005 après avoir participé à une journée d’étude sur l’état des finances publiques. Alors que le message de l’État était qu’il n’avait plus d’argent pour assumer ses missions, les conférences et les discussions mettaient clairement en évidence que nos gouvernements sont désargentés parce qu’ils ne vont pas chercher l’argent où il se trouve. J’y ai compris l’importance de l’éducation populaire pour conscientiser les citoyens : pour agir les citoyens doivent comprendre. En me demandant de prendre la responsabilité du bulletin c’est cette mission que l’on me confiait. Je l’ai assumée avec la conviction que L’Aiguillon était et reste un important outil d’éducation populaire.
21 ans plus tard, quand on me demande pourquoi je continue ce combat alors que les forces de droite menacent partout, c’est parce que j’ai fait mienne cette maxime d’Einstein « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire ».

Monique Jeanmart


Les formations 

Formation sur le néolibéralisme dans un café de Montréal, UPOP, 2023

Les formations répondent aux demandes de groupes communautaires, organismes, syndicats, etc. désireux de fournir à leurs membres des outils pour comprendre les enjeux socio-économiques et environnementaux du monde actuel.

Elles ont été développées par une équipe de formateurs et formatrices incluant Claude Vaillancourt, Roger Lanoue, Chantal Santerre et Wedad Antonius. Chacun.e peut également répondre à des besoins de formation particuliers à la demande d’un organisme. En 2024, une série de 4 formations a été donnée dans le cadre de l’UPop Montréal : Fiscalité équitable et paradis fiscaux, Transition écologique et économie, Le lobbyisme, le pouvoir obscur et La fin du néolibéralisme.
https://quebec.attac.org/participer-a-nos-formations/

Conférences et débats

Des conférences organisées pour accompagner les assemblées générales annuelles, ou en collaboration avec d’autres organismes permettent de rejoindre des citoyens dans différents milieux. Elles permettent aussi d’explorer des sujets importants pour comprendre le monde qui nous entoure. Un temps d’échanges et de débats donne l’occasion aux participant.e.s d’approfondir le sujet tout en créant des liens humains, intellectuels, de partage et de solidarité.

 

Vivre l’éducation populaire dans l’action citoyenne

L’éducation populaire se fait aussi dans l’action. Attac répond toujours présent lorsqu’il est question de défendre la justice sociale, fiscale ou environnementale. C’est pourquoi ses membres marchent, crient des slogans, chantent, slament, dansent, regardent des films, des documentaires et manifestent activement leur indignation et leur soif de justice par l’action.

Les grandes manifestations

Manifestation devant le Parlement à Ottawa

Attac Québec est née d’un besoin d’agir contre le capitaliste mondialisé. Le sommet des Amériques de Québec, en avril 2001, est la première grande participation publique d’Attac. Ce sommet réunissait tous les États d’Amérique (à l’exception de Cuba) dans l’objectif de faire du continent une grande zone de libre-échange économique. Il a également réuni un grand nombre de citoyen.ne.s et d’organisations venu.e.s manifester leur désaccord contre la Zone de libre-échange des Amériques (ZLÉA). Que ce soit pour défendre le climat ou les services publics, pour s’opposer à des projets de loi qui vont contre le bien commun, pour dénoncer les paradis fiscaux ou pour un meilleur partage des richesses, etc.,  Attac est toujours prête à l’action.

 

À la suite de lectures telles que L’horreur économique de Viviane Forrester, ou encore La fin de l’emploi ̀de Jeremy Rifkin, j’ai ressenti le besoin d’exprimer ces idées en créant des dollars artistiques qui ont été présentés dans une exposition à l’écomusée du Fier monde. C’est là qu’une infirmière avec qui j’avais travaillé au CLSC m’a dit qu’une réunion se préparait pour créer un Attac au Québec lors de prochains événements…
Ça s’est passé dans des locaux de l’UQAM, autour de vingt personnes étaient réunies avec Pierre Henrichon, et il a été décidé de la nécessité de créer un Attac au Québec… Moment opportun, le lendemain, les Colocs et les étudiant.e.s de l’UQAM célébraient leur solidarité en direct avec Philippe Duhamel (du groupe SALAMI) avec les manifestant.e.s réuni.e.s à Seattle…

Quand ai-je commencé à militer avec Attac ? J’étais là dès le début, des réunions et d’autres réunions, il fallait se définir… Puis des rencontres-informations pour lesquelles je faisais des illustrations. Entre-temps, j’ai croisé une manif de SALAMI qui rebaptisait les rues de Montréal avec des noms de multinationales sur Dorchester, je pense toujours que la désobéissance civile pourrait devenir une passion pour créer une solidarité effervescente… Bref, en devenant membre, j’ai connu ce que respect et intelligence peuvent donner à notre engagement. Et les manifs, je ne les compte plus!

­Ce que je souhaite pour la suite, c’est qu’on se déverrouille tous! Une soirée sur les lobbys devrait devenir une pièce ubuesque – ou de toute autre facture – créée par des auteur.e.s reconnu.e.s ou pas qui sauraient aller chercher l’appui de personnalités connues.  C’est l’occasion de faire quelque chose de populaire, qui serait aussi une sorte de manifeste d’une revendication collective.

Guy Desrosiers


Les soirées et spectacles

Sexe illégal au spectacle humoristique contre les paradis fiscaux au Lion d’or, avril 2017

Agir dans la joie pourrait être un des slogans d’Attac. C’est vrai, il faut éduquer, émanciper, conscientiser, mais il faut dans un premier temps donner l’envie de faire tout cela. C’est pourquoi Attac Québec a organisé et organise encore à l’occasion des soirées spectacles (humour, musique, improvisation) et des projections (documentaires, cinéma sous les étoiles).

Un nouveau souffle pour l’éducation populaire

Après 25 ans d’actions portées par des militant.e.s bénévoles, l’année 2024 marque un tournant. Le financement du SACAIS (Secrétariat à l’action communautaire autonome et aux initiatives sociales) a provoqué une petite révolution au sein d’Attac Québec. Nous profitons désormais d’une équipe dynamique de trois personnes, une coordonnatrice, un responsable des communications et de la mobilisation et une analyste (dans l’ordre, Sophie Thiébaut, Sam Montigné et Sujata Dey), qui nous donnent un souffle nouveau. Nos activités sont en hausse marquée, nous nous sommes lancés dans une ambitieuse campagne sur le lobbyisme et nous entretenons des liens plus suivis avec nos partenaires. D’une organisation fragile, dépendante de la disponibilité variable de ses bénévoles, nous sommes devenus plus solides, mieux organisés et en mesure de mieux stimuler la volonté d’agir de nos membres. Certes, les défis qui nous attendent sont immenses  dans le contexte de la montée de l’extrême droite. Mais dans la constellation des organisations résistantes, Attac occupe une place désormais beaucoup plus pérenne.

 

Résister, contre vents et marées

Par Sujata Dey et Claude Vaillancourt

La présence d’un président hors contrôle aux États-Unis pose des défis que nous n’aurions jamais imaginés il y a à peine plus d’un an. Depuis sa prise du pouvoir, l’accumulation de mesures d’extrême droite est si importante qu’on ne sait plus par où commencer quand il s’agit de les dénoncer. Une grande partie de ces mesures affectent les populations bien au-delà des États-Unis : nous assistons à un triste spectacle sans capacité d’intervenir.

Parmi ce que nous devons subir : des droits de douane absurdes, un désengagement majeur dans le financement de la recherche scientifique, une censure impitoyable et des reculs considérables, voire un négationnisme, dans la lutte contre le réchauffement climatique; tout cela transforme le monde, sous les coups d’une charge réactionnaire jamais vue depuis longtemps.

Membre depuis 22 ans, j’espère qu’Attac Québec poursuivra pour un autre 25 ans. On aura sans doute encore besoin de remettre en question la domination du capital, et la légitimité de la taxation des transactions financières. Si on en n’a plus besoin, ce sera parce qu’Attac aura contribué à créer un monde où domine plutôt une organisation sociale basée sur la coopération et le capabilisme (voir l’excellent bulletin L’Aiguillon d’avril 2024).
Bravo! Ne lâchons pas!

Roger Lanoue

Les répliques se font décevantes dans notre classe politique. Au Canada, les deux principaux partis fédéraux se laissent emporter par une grande vague démagogique qui leur fait annoncer de dommageables baisses d’impôts et considérer les problèmes environnementaux comme secondaires. Le parti libéral a cyniquement choisi d’emprunter de larges pans du programme du parti conservateur pour semer la confusion et conserver le pouvoir.

De leur côté, les marchés financiers qui ont accueilli la victoire Trump avec enthousiasme subissent maintenant un dur lendemain de veille et ne savent plus où donner de la tête devant l’imprévisibilité du président des États-Unis.

Les oligarques au pouvoir

La montée de Trump s’accompagne malgré cela d’un enrichissement des oligarques qui prospèrent par des politiques qui sabrent la réglementation, réduisent leur fardeau fiscal et leur permettent de s’accaparer des contrats publics. À l’inauguration de la présidence de Donald Trump en 2025, on voyait tout juste derrière lui les PDG de Google, Facebook, Amazon, Tesla, Apple et TikTok, unis dans une étrange collusion. On les appelle les GAFAM, mais ce sont bien plus que des entreprises : ils sont de véritables oligarques numériques, dont l’influence politique ne cesse de croître, aux États-Unis comme ailleurs.

Selon Luke LeBrun, les plateformes comme YouTube et Facebook ont déjà contribué à créer un écosystème politique parallèle au Canada où prospèrent les théories du complot, la haine et les mouvements antidémocratiques. Ce n’est pas une erreur du système. C’est le système : là où la polarisation et l’indignation génèrent des clics, des revenus… et du pouvoir.

Chez nous, le pouvoir oligarchique prend un autre visage. Face à la montée de l’extrême droite et les menaces de Trump, les lobbys économiques bien établis voient une opportunité en or pour imposer leur programme. Le Conseil canadien des affaires, par exemple, milite activement pour une déréglementation accrue — saluant même le retour de Trump comme un appel à l’action pour accélérer l’intégration économique nord-américaine au détriment des protections sociales, environnementales… et linguistiques D’autres veulent relancer des projets extractivistes comme Énergie Est ou LNG Québec, contre la volonté de nombreuses communautés et experts climatiques, pour tisser des relations commerciales avec d’autres pays. Plusieurs veulent aussi « éliminer les obstacles au commerce interprovincial » — une formule apparemment neutre, mais qui vise la langue française, les normes professionnelles québécoises et plus largement, toute forme de souveraineté politique au nom du libre-marché.

Dans ce contexte, la démocratie devient un terrain de jeu pour celles et ceux qui ont les ressources d’y jouer à leur avantage. Les citoyen.ne.s, par contre, n’ont ni firmes de relations publiques, ni accès VIP aux cabinets ministériels pour faire valoir leur point de vue.

Pour les droits du peuple palestinien

Manifestation en soutien à la Palestine, mars 2025

Manifestation en soutien à la Palestine, mars 2025

Attac Québec, avec les autres groupes Attac dans le monde, se mobilise pour les droits du peuple palestinien aux côtés d’un grand nombre d’organismes et de citoyen·nes. Nous avons exigé que le Canada prenne position en faveur d’un cessez-le-feu à Gaza et en Palestine et pour le respect du droit international par tous les acteurs du conflit actuel. Nous appuyons et participons aux actions de la Coalition du Québec Urgence Palestine exigeant, entre autres, un cessez-le-feu complet et permanent; la fin du « blocus total » imposé par Israël depuis octobre 2023; la libre circulation de l’aide humanitaire; le retrait des troupes israéliennes de Gaza. Nous avons interpellé la Caisse de dépôt et placement du Québec dans le cadre de la campagne Sortons la Caisse des crimes en Palestine.

Nous ne pouvons simplement pas nous taire devant l’ampleur de l’injustice, des souffrances et de la destruction que subit le peuple palestinien, à Gaza mais aussi dans les territoires occupés illégalement par l’armée et les colons israéliens. Nous ne pouvons pas faire semblant que le conflit actuel aurait commencé le 7 octobre 2023, à la suite de l’offensive criminelle du Hamas, alors que des dizaines de résolutions de l’ONU attestent du contraire et des violations répétées des droits de ce peuple par l’État d’Israël, en toute impunité, depuis des décennies.

En mars 2024, la rapporteuse spéciale de l’ONU sur Gaza avait déjà pointé le risque du génocide en cours à Gaza. Il se confirme plus que jamais au moment d’écrire ces lignes, un an plus tard, après plus de 53 000 personnes tuées, plus de 119 000 blessé·es, plus de 11 200 disparu·es et quelque 2 millions de personnes risquant aujourd’hui l’insécurité alimentaire sévère, voire la famine, subissant ordres d’évacuation, bombardements et déplacements sans fin[i]. Tout cela doit cesser de toute urgence! La mort et la déshumanisation de l’Autre, quel qu’iel soit, ne conduiront jamais à la sécurité et à la paix. En ce 25e anniversaire d’Attac Québec, à notre modeste échelle, nous réaffirmons notre solidarité avec le peuple palestinien avec tous ceux et celles qui luttent pour le respect des droits humains et des droits international et humanitaire, criant : Halte au génocide à Gaza!

[i] Source : Unicef

Attac Québec joue un rôle essentiel pour mettre en lumière les enjeux de justice sociale et économique. Lors de mon implication au sein de l’association, j’ai pu constater sa capacité à mobiliser les citoyennes et les citoyens contre la financiarisation et pour une économie plus équitable et plus écologique. À travers ses événements, ses publications et ses actions militantes, Attac Québec a su créer un espace de réflexion et d’engagement d’une rare qualité. Aujourd’hui, alors que l’association célèbre son 25e anniversaire dans un contexte mondial inquiétant, son travail est plus essentiel que jamais!
Longue vie à Attac-Québec!
Qu’elle continue d’inspirer et de renforcer les luttes pour un monde plus juste!

Dominique Bernier

Continuer nos combats

Une association comme la nôtre est prise au dépourvu devant des changements si brutaux et rapides. Comment maintenir nos campagnes devant tout ce qui arrive? Comment agir devant le rouleau compresseur actionné par Trump et Musk, devant la transformation des rêves les plus fous de l’extrême droite en réalités bien concrètes?

D’abord déconcerté par le résultat stupéfiant des élections aux États-Unis, le mouvement social commence à s’organiser. On dénonce Trump dans de grandes manifestations aux États-Unis et ailleurs même au Québec, on proteste contre Musk et ses compressions barbares en s’en prenant à sa marque fétiche, les voitures Tesla, on enterre les discours des élus républicains sous les huées dans les assemblées publiques. Bernie Sanders et Alexandria Ocasio-Cortez mènent leur charge en dénonçant la puissante oligarchie qui a pris le pouvoir.

Les associations militantes ont le devoir de poursuivre leur travail contre vents et marées, de s’accrocher à ce qu’elles défendent, parce que le pire actuellement serait de démissionner. En cette année où nous fêtons le 25e anniversaire d’Attac Québec, le rappel de nos actions passées nous permet de constater à quel point nous avons été pertinent.e.s, ce qui doit stimuler nos nouvelles actions.

Ainsi, notre campagne sur le lobbyisme reste essentielle. Nous voulons exposer les mécanismes invisibles — ou volontairement opaques — par lesquels quelques acteurs économiques capturent nos institutions. Nous voulons surtout redonner le pouvoir aux citoyen·nes, à celles et ceux qui vivent les conséquences de décisions prises trop loin d’eux.

Les oligarques, numériques ou industriels, n’ont pas de légitimité démocratique. Mais ils auront toujours de l’influence tant que nous ne nous organiserons pas, collectivement, pour la leur reprendre.

👉 Restez à l’écoute : nous lancerons bientôt notre « Prix du lobby de l’année » — pour dénoncer les pires abus d’influence au Québec et nos recommandations pour changer les lois et politiques sur le lobbyisme au Québec.

Pour en apprendre davantage :
– Saqué, Salomé, Résister, Éditions Payot, Paris 2024
– Cadwalladr, Carole, «How to survive the broligarchy: 20 lessons for the post-truth world», The Guardian, 17 novembre 2024

 

Contact

À vos agendas

  • Présentation/discussion autour du livre « Combattre la gentrification » de Sophie Thiébaut, coordonnatrice d’Attac Québec, mercredi 4 juin de 17h à 19h, Bar coop Milton Parc, 3714 avenue du Parc, Montréal.
  • Formation sur les actions dérangeantes avec la TROVEP de Montréal, Mercredi le 11 juin de 17h à 20h à Alternatives, au 2e étage, 3720 avenue du Parc, Montréal. Gratuit, inscription obligatoire, écrire à : quebec@attac.org.
  • Grand gala du prix du lobby de l’année, jeudi 19 juin de 18h30 à 21h 30, à Alternatives, au 2e étage, 3720 avenue du Parc, Montréal, gratuit.
  • Venez fêter les 25 ans d’Attac Québec avec nous le samedi 4 octobre au O Patro Vys, 356 avenue du Mont-Royal, Montréal. Détails à venir.

Équipe du bulletin

Coordonnatrices : Monique Jeanmart avec l’aide de Wedad Antonius et la participation de Renée-Claude Lorimier et Catherine Pépin
Mise en page électronique : Samuel Montigné
Révision linguistique: Roberta Peressini
Pour toute suggestion, commentaire ou question, veuillez vous adresser à Monique Jeanmart, moniquejeanmart@videotron.ca

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