« Il faut beaucoup de courage pour se montrer différent et ne pas avoir honte, mais c’est ainsi qu’on commence à changer le monde ».
Edgar Durocher, 11 ans
Ces enfants qui nous parlent de notre monde l’ont fait pour répondre à une consigne de leur professeur qui leur demandait de préparer un exposé sur un problème qui les touche. Tous montrent une grande préoccupation pour les droits individuels et collectifs. Mais surtout ce qu’ils veulent, c’est que nous agissions pour changer le monde.
C’est à partir de la philosophie de l’éducation de Rabindranath Tagore que Chantal Santerre et Normand Baillargeon regardent les textes des jeunes. Ils trouvent dans les idées de Tagore à la fois les préoccupations des jeunes et leurs pistes de solution. On en retiendra une vision de l’école ouverte sur le monde où les connaissances acquises par l’éducation véritable passent par l’entourage et l’ouverture au monde que résume parfaitement le titre de leur dernier livre: Une école sans mur...
De l’été 2018 à l’automne 2019, des milliers de jeunes du secondaire à l’université, répondant à l’appel de Greta Thumberg, se sont mobilisés autour des enjeux climatiques et environnementaux. Au Québec, pendant 24 semaines, ils ont tenu des journées de grève et d’action dans l’espace public. Depuis le début 2020, la crise sanitaire générée par la COVID19 a occupé tout l’espace médiatique, perturbé et contraint nos vies individuelles reléguant toute autre préoccupation.
Les jeunes ont-ils oublié leur grande mobilisation ? Ce bulletin en donnant la parole à certains jeunes de la fin du primaire montre que non. Si la question environnementale n’est plus prédominante, tous sont sensibilisés aux injustices sociales et aux inégalités.
Le bulletin présente les textes de 9 jeunes de 6e année primaire à qui le professeur a donné pour consigne « de présenter un exposé pour apprendre à débattre et à articuler leur pensée sur un sujet actuel qui les touche ». Tous montrent une grande préoccupation pour les droits individuels ou collectifs et se montrent particulièrement sensibles aux inégalités et aux injustices.
Fait assez surprenant, tous – sauf 2 – sont issus de la diversité culturelle – plus ou moins nouvellement arrivés au Québec. Chacun a été rencontré ce qui a permis de confirmer que le sujet qu’il défendait leur tient à cœur – parfois pour des raisons personnelles – et n’a pas été choisi au hasard en puisant quelques phrases dans Internet.
À la question de ce qu’il faudrait faire pour contrer ces inégalités, leurs solutions sont toujours collectives : changer les lois, construire des écoles, lutter contre la pauvreté, créer des groupes d’aide, s’unir pour créer un monde meilleur.
Et si nous les écoutions !
La vaccination est l’élément central pour sortir de la crise sanitaire. C’est collectivement que nous devons vaincre cette pandémie il n’y a pas d’autre alternative. Pour en finir avec ce virus, tous les pays doivent avoir accès aux vaccins. Les données récentes de l’OMS montrent que 84% des doses injectées l’ont été dans les pays à revenus supérieurs ou intermédiaires élevés tandis que 15,3% étaient administrés dans les pays à revenus intermédiaires inférieurs ou faibles. Face à la pandémie le monde reste divisé et inéquitable : d’un côté ceux qui s’accaparent les vaccins et entament leur déconfinement et de l’autre les pays où le virus continue ses ravages. Pire encore, ces pays – dont le Canada – qui s’approprient la majorité des vaccins protègent le monopole des compagnies pharmaceutiques en protégeant les brevets de vaccins, pourtant développés avec des fonds publics, permettant des profits faramineux pour les compagnies pharmaceutiques.
Dans un monde solidaire, les vaccins contre la COVID 19 – et les autres – devraient être un bien commun de l’Humanité. Le partage des vaccins, s’il est une question de solidarité, est aussi et la seule voie de sortie de cette crise qui montre encore une fois notre interdépendance. Nos jeunes auteur.es eux l’auraient bien compris !
par des élèves de 6ième année de l’École Saint-Louis de Gonzague, Montréal
Manger local… Miam!!! Audrey Quevillon
Nous avons toutes et tous une cause qui nous tient à cœur. La mienne, c’est manger local!
Qu’est-ce que manger local?
Manger local, c’est manger des produits cultivés ou transformés au Québec. C’est acheter des paniers bio ou acheter des aliments faits des fermes du Québec. Dans ceux-ci, vous trouverez de bonnes petites tomates, des carottes fraîchement cueillies, des petites cerises de terre, de la bonne viande et du pain récemment sorti du four, etc.
Pourquoi manger local?
Premièrement, l’argent dépensé dans les fermes arriverait directement chez les producteurs et chez les transformateurs. Ceci ne ferait aucun intermédiaire entre les fermes et les acheteurs. Aussi cela permettrait de créer de nouveaux emplois au Québec.
De plus, manger local permettrait que notre argent dépensé chez nous, y reste. Il n’irait pas aux grosses multinationales. Selon le Ministère de l’agriculture, si chaque consommateur achetait pour seulement $30.00 de plus en produits québécois par année, cela rajouterait 1 milliard de dollars dans notre économie québécoise en 5 ans.
Manger local permettrait que notre argent dépensé chez nous, y reste. Il n’irait pas aux grosses multinationales!
Ensuite, le transport de la nourriture serait beaucoup moins long, alors moins de gaz à effet de serre (Co2) et des produits beaucoup plus frais, plus vitaminés. Ceci aiderait à diminuer les changements climatiques et ainsi avoir un air plus propre, donc nous serions en meilleure santé.
Enfin, cela nous éviterait le suremballage de produits dans les sites d’enfouissement. Selon Équiterre, chaque Canadien produit 706 kg de déchets par année. Savez-vous qu’en moyenne tous les produits retrouvés sur les tablettes d’épicerie auraient voyagé 2500 km, alors que nous avons 27,442 fermes au Québec?
Comment agir pour améliorer la situation? Augmentons l’achat local et l’autonomie alimentaire du Québec! Si nous n’agissons pas, que deviendrons-nous ?
Engageons-nous!
Les cadavres marins Lilly Baude
Aujourd’hui, les océans sont des poubelles géantes. Notre faune marine se meurt. Notre terre se meurt. Et nos baleines aussi…
Une baleine doit manger de 2 à 4 tonnes de krills (Plancton des mers froides, constitué de petits crustacés.) par jour. En une bouchée, elle avale 80,000 litres d’eau, soit environ 360 kg de krills. Dans cette nourriture, combien y a-t-il de déchets et polluants?
La pollution des mers est due au réchauffement climatique, à la pêche à outrance, à la circulation des immenses bateaux qui déversent leur carburant et leurs rebuts. Notre écosystème marin se détruit massivement et cela contribue à tuer nos baleines.
Nos baleines vivent dans nos océans depuis 50 millions d’années au moins. Allons-nous les laisser disparaître sans réagir? Nous ne pouvons rester indifférents face à une situation aussi dramatique!
En protégeant nos baleines, nous œuvrons aussi pour l’environnement dont les océans constituent une grande partie.
En protégeant nos baleines, nous œuvrons aussi pour l’environnement…
Les enfants qui travaillent, une inégalité Camille Tran
On a besoin de l’école pour apprendre à lire, à écrire, à communiquer, à réussir.
Aimez-vous l’école? Préférez-vous rester à la maison?
Dans de nombreux pays, plusieurs enfants doivent aller travailler au lieu d’aller à l’école. Ils doivent gagner leur vie au lieu d’apprendre. Plusieurs pays, dont le Canada et les États-Unis ont fait une loi pour s’assurer que les enfants puissent être à l’école. Mais tant d’autres ne l’ont pas fait! Ces pauvres enfants sont obligés de travailler pour que leur famille puisse manger, rembourser leurs dettes, ou même avoir des soins médicaux.
Il y aurait, selon l’Unicef, 152 millions d’enfants astreints au travail dans le monde. Plusieurs parmi eux doivent se rendre dans des endroits insalubres et dangereux. Être capable d’aller à l’école et de recevoir un enseignement est fondamental.
On a besoin de l’école pour apprendre à lire, à écrire, à communiquer, à réussir. Comment changer cette situation injuste? Il faudrait qu’il y ait moins de pauvreté. Que des écoles soient construites assez grandes pour tous les enfants d’un pays et que des lois soient faites pour les protéger. Et nous changerons cette inégalité en sourire sur les visages de ces nombreux enfants.
Mourir de faim au Yémen Hadile Belmadoui
Un humain qui meurt de faim est un humain assassiné. La famine et la malnutrition au Yémen est un sujet qui mérite d’être dénoncé et défendu. Croire que mourir de faim est du passé, c’est aberrant! À cause de la guerre, 358,000 personnes, soit 40% de la population du Yémen vit dans des conditions ignobles.
37,000 personnes meurent de faim quotidiennement. Parmi ces personnes, 150 enfants de moins de 10 ans.
Depuis 2015, la guerre détruit tout au Yémen et empêche la population de vivre normalement. Même si plein de gens les aident, l’argent et la nourriture n’arrivent pas. Pourquoi?
Parce que des pays puissants se battent sur le terrain du Yémen. Ils ont beaucoup d’armes et les envoient sur la population qui doit quitter leurs maisons et s’enfuir.
Un humain qui meurt de faim est un humain assassiné.
Aussi, pour aider les enfants yéménites, il faut crier très fort à tout le monde d’arrêter cette guerre. Cela permettra à la population du Yémen de cultiver ses terres, de planter des fruits et des légumes et de manger. Je dis « oui » : nous pouvons les aider!
L’égalité des genres Ghita Kebali
«Appeler les femmes le sexe faible est une diffamation, c’est l’injustice de l’homme envers la femme. Si la non-violence est la loi de l’humanité, l’avenir appartient aux femmes» Ghandi
Imaginons comment serait le monde si nous étions tous égaux…
Savez-vous que les hommes gagnent en moyenne 26% de plus que les femmes? En 2018, les employées âgées de 25 à 54 ans gagnaient en moyenne $4.13 (soit 13.3%) de moins l’heure que leurs collègues de sexe masculin. Autrement dit, ces femmes gagnent 0.87 cents pour chaque dollar gagné par un homme. Pourquoi? Pourquoi les femmes gagnent-elles moins que les hommes alors qu’elles travaillent autant et même des fois, plus? Il faut changer ça! Pourquoi direz-vous? Eh bien, parce que c’est un comportement misogyne normalisé encore même en 2021!
Imaginons comment serait le monde si nous étions tous égaux, sans discrimination et en-dehors de la binarité?
Quels gestes pouvons-nous poser aujourd’hui pour y arriver?
Fonder ou faire partie d’un organisme comme « heforshé? (Mouvement féministe créé pour aider les femmes à gagner du pouvoir et du respect). Participer à des manifestations? Créer des groupes d’aide pour lutter contre la violence faite aux femmes?
Comment arriver à changer ces inégalités? Il faut vraiment y penser maintenant!
La condition de vie des femmes Selim Maamar
C’est en tant qu’homme que j’aborde le sujet de la condition des femmes. Pour que ça fasse une différence. J’aimerais comprendre pourquoi, de tout temps, les femmes ont été considérées comme inférieures à l’homme. Par exemple, pourquoi la plupart des hommes ont un salaire plus élevé que les femmes? Cet écart salarial n’a jamais été réellement expliqué, mais il existe vraiment.
C’est en tant qu’homme que j’aborde le sujet de la condition des femmes. Pour que ça fasse une différence…
Pourquoi devons-nous lutter pour que les femmes soient reconnues les égales des hommes?
– 6 femmes sur 10 gagnent moins de $15.00 l’heure!
– Plus de 1000 femmes autochtones ont été portées disparues ou assassinées au cours des 30 dernières années!
– Plus de 50% des femmes vivent dans un environnement violent (conjoint et /ou famille)!
– Depuis le début 2021, en date de mai, au Québec seulement, il y a eu 11 femmes tuées par leur conjoint.
Le mouvement pour l’égalité des droits entre femmes et hommes est très récent. Pourtant cette situation d’inégalité se retrouve depuis très longtemps (peut-être depuis toujours?) dans les domaines sociaux, économiques, politiques et aussi en éducation, donc dans les écoles. Il faudrait alerter les gouvernements pour changer les règles. Nous aurons ainsi un monde nouveau et plus égalitaire.
Les droits LGBT+ Edgar Durocher
Il n’y a pas deux flocons de neige identiques, comment peut-on demander à tous les êtres humains d’être pareils?
Depuis de nombreuses années, plusieurs personnes LGBT+ sont persécutées et maltraitées. Il est temps que tous les genres et toutes les orientations sexuelles soient acceptés. Nous devons nous respecter tous mutuellement.
Il y a 7 milliards d’humains sur la terre et encore aujourd’hui, dans plus du tiers des pays de la planète, l’homosexualité est toujours condamnée. Il est dur de vivre en société en étant différent. Nous sommes pourtant tous égaux, mais certaines personnes sont pointées du doigt et insultées. Il faut beaucoup de courage pour se montrer différent et ne pas avoir honte, mais c’est ainsi qu’on commence à changer le monde.
Il n’y a pas deux flocons de neige identiques, comment peut-on demander à tous les êtres humains d’être pareils?
La cause des handicapés Lyna Mahfouf
Mais qu’est-ce qu’une personne normale?
Il y a une cause qui mérite d’être défendue : les handicapés. Il y en a partout dans le monde. La vie des handicapés est loin d’être facile. Ils sont souvent insultés et se font repousser. Car ils ne sont pas considérés comme des personnes « normales ».
Mais qu’est-ce qu’une personne normale?
Il y a au moins 10% de personnes sur la terre qui vivent avec un handicap. Comment les aider à se sentir mieux? Premièrement, il faudrait arrêter de stigmatiser ces personnes à cause de leur handicap. Nous devons tous devenir bienveillants à leur égard. En se mettant à leur place, nous pourrions comprendre mieux comment ils se sentent et nous arrêterions ces actes cruels qui les font souffrir. Cela ferait une grande différence pour eux et cela améliorerait le monde.
«La vérité ne doit pas seulement renseigner, mais inspirer». Rabindranath Tagore
Nos jeunes auteur.es nous parlent de causes qu’ils ont à cœur et nous les remercions de partager leurs inquiétudes et leurs espérances.
Les causes qu’ils et elles épousent ont souvent ceci en commun que l’éducation est une avenue privilégiée pour améliorer les choses. L ‘éducation a toujours été un sujet très cher à Rabindranath Tagore (1861-1941) et on a souvent pensé à lui en lisant nos jeunes auteurs.
Tagore est né à Calcutta, en Inde. Il est poète, romancier, dramaturge, peintre et compositeur, mais il est surtout philosophe et éducateur. Il a fondé sa propre école ainsi qu’une université qui sont encore aujourd’hui toujours actives.
On retrouvera dans les idées de Tagore des préoccupations et des pistes de solutions qui font écho aux enjeux soulevés par nos jeunes.
Surplus, amour et liberté
Pour bien comprendre les idées de Tagore sur l’éducation, il faut d’abord connaître sa philosophie — ce qu’il appelle sa « singulière religion d’artiste ». Elle repose sur les trois concepts suivants :
Le premier concept, celui de surplus, renvoie à cette idée que les êtres humains, et eux seuls, possèdent une réserve d’énergie, de vitalité, de capacités que n’épuisent pas les efforts qu’ils mettent à satisfaire leurs besoins premiers, immédiats, biologiques. Ce surplus est comme un tremplin à partir duquel l’être humain transcende sa condition animale, s’élève au-delà des limites de sa simple personne et accède à une part de ce qui le constitue véritablement.
La rencontre avec autrui et avec le monde naturel, les productions de l’imagination et celles de l’art en particulier, sont, on l’aura deviné, des moyens particulièrement riches et appropriés de faire usage de ce surplus.
Le deuxième concept, celui d’amour, comme le troisième, celui de liberté, concernent justement les relations que nous pouvons et devrions entretenir avec autrui et avec le monde naturel.
On ne se découvre et on ne se réalise pleinement, suggère Tagore, que par la rencontre avec autrui, ce qu’il appelle l’amour («notre bonheur le plus grand est de nous réaliser pleinement à travers autrui, ce qui est la définition de l’amour »1) et notre liberté, qui n’est pas une simple affaire de non-interférence, se réalise alors pleinement, à travers la rencontre harmonieuse avec autrui et avec le monde, selon cet idéal d’unité et d’harmonie qui est au cœur de la religion d’artiste de Tagore.
On retrouve dans les textes de Ghita Kabali, L’égalité des genres, d’Edgar, Les droits LGBT+, de Selim, La condition de vie des femmes, et de Lyna sur La cause des handicapés, cet espoir dans notre capacité que nous avons (le surplus) d’agir pour changer le monde. On y entend aussi cet appel d’aller à la rencontre d’autrui de manière harmonieuse en apprenant à mieux les connaître et nous permettre d’entretenir les relations comme elles se doivent de l’être.
Le cosmopolitisme de Tagore
Le poème d’Audrey Quévillon intitulé S’ouvrir au monde a des liens avec le cosmopolitisme de Tagore. Il cherche par lui à tracer cette subtile ligne qui dessine une possible communauté politique et civique à l’abri tant d’un multiculturalisme relativiste, risquant de conduire à des formes de ghettoïsation, que d’un nationalisme de repli, dominateur et isolé.
Tagore conservera toujours un certain optimisme et la conviction que c’est dans ce cosmopolitisme qu’il défend que passe l’avenir de l’humanité. Il écrira :
«Les choses qui possèdent cette qualité de perfection appartiennent à toute l’humanité. Étant belles, elles ne peuvent être cachées derrière des portes closes — c’est une profanation que la providence interdit. Si vous avez réussi à créer de la beauté, cela en soi est de l’hospitalité, et moi, un étranger, je peux trouver mon foyer ici au cœur de cette beauté».
On ne peut en tout cas douter ni de l’acuité de sa perception du problème qui consiste à dessiner les contours d’une citoyenneté universelle sans rien perdre de ce qui fait la richesse de la culture de chaque nation, ni de l’actualité et de l’urgence de ce travail.
Qu’on en juge : «Le problème auquel nous faisons face est celui d’un seul et unique vaste pays appelé la Terre, un pays dont les différentes races sont comme autant d’individus qui doivent découvrir à la fois la liberté, qui leur permet d’exprimer ce qu’ils sont, et les liens qui les unissent les unes aux autres. L’humanité doit aujourd’hui se forger une unité plus vaste que jamais, plus profonde dans ses sentiments et plus forte et plus solide qu’elle ne l’a jamais été auparavant2.
L’éducation
Tagore a cru que l’éducation jouait dans tout cela un rôle crucial :
«Connaissez-vous votre propre esprit? Votre culture? Qu’est-ce qu’il y a de meilleur et de plus permanent dans votre propre histoire? Vous devez savoir au moins cela si vous devez vous sauver de la plus grave des insultes, l’insulte de l’obscurité, du rejet. Sortez votre lumière et ajoutez-la à ce grand festival de lampes de la culture mondiale.»
Et encore : «Lorsque nous comprenons de manière désintéressée cette vérité, elle nous apprend que nous devons respecter ces différences entre nous qui sont bien réelles tout en étant bien conscients de notre unicité et en sachant que la perfection de cette unicité est réalisée non pas dans l’uniformité, mais bien dans l’harmonie.»
Nos jeunes auteur.es, capables de si belles et justes réflexions, se reconnaitraient-ils dans ces mots de Tagore? Hadile, Mourir de faim au Yémen et Camille, Les enfants qui travaillent, une inégalité, retrouveraient sans doute chez Tagore leurs préoccupations pour l’éducation et pour de meilleures conditions de vie pour tous. Quant à Lily, Les cadavres marins et Audrey, Manger local… Miam!!!, elles auraient trouvé chez lui un écho à leurs engagements pour l’environnement et le respect de la nature.
En tout cas, s’étant découverts tant de points communs avec le poète-philosophe, ils auraient sans doute aimé échanger avec lui des causes qu’ils ont à cœur!
Chantal Santerre et Normand Baillargeon ont récemment publié une anthologie de Rabintranath Tagore. 3
Notes
Tagore, R., The Religion of Man, George,Allen and Unwin, London, 1931, p. 30. Cité par : Gupta, Kalyan Sen Gupta, The Philosophy of Rabindranath Tagore, Ashgate Publishing Co, Hampshire, 2005, p. 14.
Rabindranath Tagore, Creative Unity, Macmillan, Delhi, 1980, p. 171.
Normand Baillargeon, Chantale Santerre, Une école sans mur , Écosociété, Montréal, 2021, 224 pages.
Mise en page électronique: Wedad Antonius et Jeanne Gendreau
Remerciements
Nous tenons à remercier chaleureusement les personnes qui ont collaboré à ce bulletin:
Metzi Boily-Ortega, professeur titulaire de 6ème année à l’École Saint-Louis de Gonzague à Montréal, qui a incité ses élèves à s’exprimer et à débattre verbalement. Les jeunes auteurs qui ont spontanément partager leur texte. Audrey Quevillon qui a été l’inspiratrice et la co-coordonnatrice de ce numéro. Isabelle Pépin, graphiste, qui a gracieusement mis son talent pour créer le logo de ce 68ème numéro.
Pour toute suggestion, commentaire ou questions, veuillez vous adresser à Monique Jeanmart moniquejeanmart@videotron.ca
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1084, chemin du Rivage Saint-Antoine-sur-Richelieu, QC
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