Le grand enjeu de notre époque est sans conteste l’environnement : face à la disparition potentielle de l’espèce humaine, toute autre question paraît à juste titre secondaire. Nous sommes collectivement face à une urgence d’une gravité sans précédent, qui appelle la solidarité et la détermination de toutes et de tous afin de relever le plus grand défi jamais posé à l’humanité. Cette urgence explique le fort courant de mobilisation planétaire autour des enjeux climatiques et environnementaux, en particulier chez les jeunes qui en seront les premières victimes 1. Depuis plusieurs mois, du primaire à l’université, les jeunes du Québec se sont lancés dans une mobilisation impressionnante, tenant des journées de grève et d’action tous les vendredis durant 14 semaines ce printemps. Le 15 mars, nous étions près de 150 000 à répondre à leur appel dans les rues de Montréal pour la plus grande manifestation du globe en cette journée de mobilisation mondiale. Vu son importance fondamentale et la complexité des problèmes qu’elle soulève, la question environnementale demeurera au centre de l’actualité et de la vie militante encore longtemps. Avec la création d’un comité sur la transition économique et écologique, Attac Québec continuera à intervenir sur ces deux fronts, plus liés qu’il ne peut le sembler à première vue.
En effet, les enjeux économiques et environnementaux ont ceci en commun qu’ils s’articulent à une échelle globale. Impossible dans un cas comme dans l’autre de s’attaquer aux problèmes en vase clos. Seule une mobilisation internationale concertée nous permettra de venir à bout des législations complaisantes qui permettent toutes sortes d’abus, autant sur le plan environnemental qu’économique. Aux deux niveaux, la lutte se mène contre les intérêts économiques les plus puissants, qui exercent un pouvoir déterminant sur les états et les politiques mises en place par ceux-ci, partout sur la planète. Mais partout sur la planète les jeunes prennent en mains leur avenir politique : en Algérie, elles et ils ont été à l’avant-garde des manifestations ayant entraîné la chute du président Bouteflika, laissant poindre une transformation en profondeur du régime politique algérien. Au Soudan, la jeunesse a lancé un mouvement de contestation du pouvoir militaire en place qui a inspiré ses aînés et forcé l’Union africaine à sévir contre le pays jusqu’à ce que les civils reprennent le contrôle de l’état.
La génération montante conteste l’ordre établi, et dénonce les injustices d’un système qu’elle n’a pas choisi et dont elle fait les frais. Cette mobilisation des jeunes doit nous inspirer et nous donner de l’espoir. Nous avons par ailleurs le devoir de faire en sorte qu’elle porte ses fruits, notamment en ce qui concerne l’environnement et l’économie. Ce n’est que par une mobilisation intergénérationnelle planétaire que nous parviendrons à réaliser l’objectif ambitieux qui consiste à «Changer le système, et non le climat !».
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