Justin Trudeau, le chef du gouvernement qui a décidé d’acheter le pipeline Trans Mountain, a participé à la marche sur le climat à Montréal, illustration patente du cul-de-sac que la classe politique nous propose pour le climat. Cette incursion dans un rassemblement populaire n’est pas sans rappeler la présence de son père, Pierre Elliott Trudeau, alors premier ministre du Canada, au défilé de la Fête nationale du Québec, le 24 juin 1968. Tous deux veulent peser de tout leur poids pour résister aux aspirations du Québec.
Des espoirs déçus
Après dix ans de gouvernement conservateur de Stephen Harper, la population canadienne avait choisi en 2015 de donner une majorité au parti libéral de Justin Trudeau. L’enthousiasme de chasser les politiques rétrogrades et l’espoir de voir un nouveau gouvernement mettre en place un sérieux tournant aux politiques économiques et sociales du Canada étaient palpables. Quatre ans plus tard, nous sommes loin des espoirs des dernières élections.
Le présent numéro de L’Aiguillon, le bulletin d’Attac Québec, revient sur les combats que nous menons depuis 20 vingt ans bientôt. Qu’en est-il des promesses en regard des paradis fiscaux? Sommes-nous satisfaits de l’ACÉUM, cet accord de libre-échange qui remplacera l’ALÉNA et que le gouvernement Trudeau présente comme une réussite? Combien de plus les GAFAM de ce monde paient-ils en redevances fiscales aujourd’hui, en comparaison d’il y a quatre ans?
L’abandon de la réforme du mode de scrutin et le maintien de règles qui limitent le débat public contribuent aussi au passif du bilan des libéraux en matière d’action citoyenne et de liberté d’expression. Non, la légalisation de la marijuana ne peut pas masquer le soutien de ce gouvernement à la financiarisation accrue de l’économie au bénéfice du 1 %.
Ensemble, changeons le système, pas le climat
En lui indiquant que le Canada n’en fait pas assez, Greta Thunberg exprimait ce que des millions d’électeurs et électrices du Canada diront dans l’urne lors du prochain scrutin électoral au Canada.
Toutefois, malgré l’existence de programmes provenant de partis qui ne prendront pas le pouvoir, il y a peu de chances qu’un tel message soit entendu par le prochain gouvernement!
Or, le demi-million de personnes dans les rues de Montréal et les dizaines de milliers d’autres partout au Québec envoient un message sans équivoque sur la direction dans laquelle doivent s’engager les pouvoirs publics dans la prochaine période. Malgré les espoirs déçus, le mouvement social persiste et signe pour une transition écologique juste. C’est pour contribuer à ce débat croissant et tellement nécessaire qu’Attac Québec poursuit une action engagée depuis déjà 20 ans.
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