OMC : des tortues aux humains
Belle opération de relations publiques que vient de faire à Montréal madame Gabrielle Marceau, de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Prenant l’exception pour la règle, celle-ci s’enthousiasme que l’OMC ait su oeuvrer en faveur de pratiques concernant l’importation de crevettes qui protègent la survie d’une espère rare de tortues. Mais qu’en est-il des humains? Lors d’une conférence à l’université McGill, pas un mot sur ces compagnies pharmaceutiques qui condamnent à mort des milliers de personnes, les règles commerciales entravant toujours l’accès aux versions génériques moins coûteuses des médicaments. L’Organisation mondiale de la santé indique qu’actuellement 74 % des médicaments pour traiter le sida sont toujours l’objet d’un monopole, 77 % des Africains n’ont toujours pas accès à un traitement, et 30 % de la population mondiale n’a toujours pas d’accès stable à des médicaments essentiels. Les belles déclarations de l’OMC à ce sujet restent lettres mortes.
Pas un mot non plus pour reconnaître que les règles de l’OMC n’«évoluent» que sous la pression continue de l’opinion publique. Il a fallu des manifestations mondiales, des suicides et un Hara-Kiri (à Cancún) pour qu’éclate en plein jour la terrible injustice faite aux paysans dans le monde en raison des règles commerciales et des pratiques de dumping agricole des pays riches. Pas de changements immédiats et significatifs pour eux à ce jour. Non, à l’OMC, on garde le cap avec fierté en faveur du maintien d’un système commercial absurde qui crée un gaspillage criminel de ressources (perte de souveraineté alimentaire, transport inutile de produits, érosion des sols par l’agriculture productiviste, exode rural, etc.), en faisant fi des droits humains.
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