À l’occasion de la tenue de son assemblée générale annuelle, Attac Québec a invité Maxime Combes, membre du Conseil scientifique d’Attac France, à nous entretenir des enjeux de la Conférence des Nations Unies sur le Climat (COP21) qui se tiendra en décembre prochain à Paris. Ce billet fait le point sur la stratégie d’Attac-France à l’occasion de cette conférence et, plus largement, de la Coalition action climat 21 dont elle fait partie. Au cours des prochaines décennies, des bouleversements climatiques et écologiques dommageables ne manqueront pas de survenir si nous ne réduisons pas considérablement nos rejets de gaz à effet de serre (GES). Actuellement, nous disposons encore d’une marge de manœuvre pour éviter, à moyen terme, l’augmentation de la température de plus de 2 degrés Celcius sur l’ensemble de la planète. Cette augmentation est considérée par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et l’Organisation des Nations Unies comme un seuil au-delà duquel les changements vont s’accélérer et devenir irréversibles.
À ce jour, les propositions d’efforts consenties par les 150 États responsables de 90% des émissions de GES dépassent largement ce seuil. Ces États ne semblent pas vouloir revoir leur copie et leur position, qui fait suite à des décennies d’inertie en matière climatique, est irresponsable et inacceptable. La stratégie de la Coalition action climat 21, qui regroupe plus d’une centaine d’organisations de la société civile dont Attac-France, est de profiter de l’attention médiatique entourant la conférence de Paris pour dénoncer ce crime climatique et promouvoir, auprès des gouvernements et du grand public, des actions concrètes en faveur d’une transition écologique. La tenue de cette conférence offre aux membres de cette coalition une opportunité unique de lier les luttes contre le libre-échange aux luttes climatiques. Le système capitaliste carbure aux énergies fossiles et aux accords de libre-échange (TAFTA, AÉCG, Partenariat Transpacifique) qui, en ouvrant le marché des énergies fossiles et en facilitant leur extraction, accentuent la pression sur l’environnement. En cela, ce système fonctionne comme une véritable «machine à réchauffer la planète», selon Maxime Combes.
De nombreuses initiatives, mues par un idéal de solidarité internationale et de justice climatique, s’organisent à l’échelle mondiale. En Europe, le processus de mobilisation citoyenne Alternatiba, promouvant des alternatives de développement au modèle capitaliste actuel, a réuni plus de 500 000 citoyennes et citoyens à l’occasion d’une centaine d’évènements. De nombreux quartiers, municipalités et régions à travers le globe ont amorcé des initiatives de transition vers un monde sans pétrole en valorisant les espaces de vie et les transports collectifs, l’aménagement des pistes cyclables, l’agriculture urbaine ou encore les logements intergénérationnels. L’engouement pour le thème de la décroissance s’inscrit également dans ce courant.
Par ailleurs, la mobilisation de la Coalition action climat 21 coïncide également avec une actualité favorable: entre autres la campagne mondiale de désinvestissement des fonds placés dans les compagnies minières, pétrolières et gazières, la décision du président Obama de s’opposer au projet d’oléoduc Keystone XL de TransCanada et la décision, par cette même compagnie, de renoncer à son projet de port pétrolier au Québec. Face à l’ampleur des changements à accomplir, le message d’Attac-France et de la Coalition sont clair : soyons toutes et tous plus mobilisé(e)s que jamais.
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