La crise de la COVID-19 a transformé nos vies. Elle est aussi l’occasion – inespérée – d’une prise de conscience, et si nous écoutons les scientifiques ce n’est rien à côté de ce qui nous attend si nous n’agissons pas contre les changements climatiques qui se manifestent partout sur la planète.
En même temps, force est de constater que nous n’allons pas dans la bonne direction. Malgré les signes visibles de la détérioration du climat, nous continuons à vouloir croire « au développement durable », «au capitalisme vert », à une croissance contrôlée qui n’aurait pas de conséquences négatives. À croire qu’on « peut changer le monde un geste à la fois », que nos petits gestes individuels, nos manifestations sans suite et l’interdiction du plastic à usage unique vont nous éviter les remises en question indispensables face à nos modes de consommation, nos modes de vie, mais surtout mettre sur pause le capitaliste destructeur dont ils originent. Il faut le reconnaitre l’action individuelle ne suffira pas, pas plus que les conférences internationales.
Il est temps de sortir du déni et d’agir pour exiger de nos gouvernements une action concertée et audacieuse en vue du changement de cap inévitable pour que survive l’humanité. La pandémie n’est pas la fin du monde, mais elle a réussi l’impensable mettre sur pause le capitalisme destructeur. Elle a surtout montré qu’il est possible de prendre des décisions rapides et audacieuses basées sur la science. Elle pourrait être l’occasion de repartir sur de nouvelles bases pour réinventer le monde. C’est à partir de ce regard que les auteurs des articles de ce bulletin ont regardé ce que nous proposent nos gouvernements. Le constat est triste : au Québec, c’est « plus de béton et le salut par les entrepreneurs ». Pour le gouvernement Legault, l’urgence climatique devient « l’urgence pragmatique ». Au fédéral, de belles promesses d’une société « plus verte » en même temps qu’on continue à défendre, à promouvoir et à financer les énergies fossiles et les pipelines.
Comment gagner l’adhésion de tous aux transformations radicales de nos modes de vie qui s’imposeront, comment construire l’indispensable solidarité qui les rendra possibles et qui forcera les gouvernements à sortir du déni où ils se terrent ? À l’heure du « ma liberté tant pis pour le bien commun » ce sera la première marche de l’échelle qu’il nous faudra franchir. Je n’ai pas de réponse, mais je sais que ça commence par là.
Les commentaires sont fermés.